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Crise en RDC : l’ODEP dénonce un « dialogue de la trahison »


Crise en RDC : l’ODEP dénonce un « dialogue de la trahison » L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a vivement réagi, mardi 11 février 2025, en publiant une déclaration incendiaire contre le président Félix Tshisekedi, ainsi que les autorités de l’Église catholique et de l’Église du Christ au Congo (ECC), qui soutiennent l’idée d’un dialogue avec le Rwanda et ses alliés du M23. L’ODEP considère ce dialogue comme une « trahison » du peuple congolais et exprime son opposition à toute négociation avec les forces rebelles qui occupent illégalement les territoires congolais. Cet organe prévient qu’il usera de tous les moyens nécessaires pour empêcher ce qu’il appelle une « compromission avec l’ennemi ». Le message est clair : l’ODEP lance un appel à la résistance patriotique, à l’unité nationale et à la mobilisation de la société civile, des populations congolaises, y compris de la diaspora, ainsi que de l’armée pour défendre la souveraineté nationale. « Nous ferons tout pour empêcher cette trahison par tous les moyens possibles. Nous appelons à un sursaut national pour unir la société civile, le peuple en révolte et l’armée patriotique. Ensemble, brisons les fausses divisions qui nous éloignent et menons une lutte commune contre l’agression rwandaise », a affirmé un porte-parole de l’ODEP dans sa déclaration. L’ODEP exige la démission de Félix Tshisekedi Le ton de l’ODEP devient encore plus sévère lorsqu’il s’adresse directement au président Tshisekedi. L’organisation lui rappelle que, dans le contexte actuel de crise, sa seule option viable est de se retirer et de permettre au peuple congolais de « s’organiser » pour chasser l’ennemi du territoire. « Cher président Félix Tshisekedi, il ne vous reste plus qu’une seule option : organisez-vous pour libérer la RDC de votre présence et permettez à notre peuple de s’organiser, comme l’avait recommandé Mzee Laurent-Désiré Kabila, pour défendre la souveraineté de notre nation », déclare l’ODEP, en appelant à un changement de leadership. Cette déclaration vise à exprimer la frustration croissante d’une partie de la population et des acteurs politiques congolais face à l’incapacité perçue de Tshisekedi à mettre fin aux violences dans l’Est du pays et à protéger la souveraineté nationale. L’ODEP, tout en critiquant la position du président, plaide pour un retour à une lutte nationale contre l’agression étrangère, sans compromis avec les forces en présence. Un dialogue contesté qui divise l’opinion congolaise Le dialogue porté par l’Église catholique et l’ECC ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion publique congolaise. Si une partie de la classe politique et des acteurs de la société civile soutient cette initiative comme un moyen d’apporter une solution pacifique à la guerre qui ravage l’Est du pays, d’autres, à l’instar de l’ODEP, y voient une forme de capitulation face aux forces étrangères. Cette division révèle des tensions internes croissantes sur la meilleure manière de répondre à l’agression rwandaise et aux rebelles du M23, dont les actions militaires continuent de déstabiliser les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Parallèlement, les organisations régionales telles que l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) et la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) ont appelé à un dialogue entre Kinshasa et les parties prenantes du conflit. Mais cette solution n’est pas partagée par tous. L’ODEP et d’autres voix s’élèvent contre ce type de négociations, jugées inacceptables tant qu’elles ne prévoient pas une restitution immédiate des territoires occupés par les rebelles. Depuis plusieurs semaines, la CENCO et l’ECC ont lancé une initiative visant à organiser un dialogue national inclusif. Cette démarche, qui intervient dans un contexte de tensions politiques et sociales croissantes en RDC, a pour objectif de réunir les différents acteurs politiques, la société civile et d’autres parties prenantes autour d’une plateforme de concertation. Le but est d’apaiser le climat national et de trouver des solutions communes aux défis qui secouent le pays. Dans cette optique, les responsables de la CENCO et de l’ECC ont déjà été reçus par le Chef de l’État pour lui présenter leur projet. Leur initiative repose sur la conviction que seule une discussion ouverte et sincère entre toutes les forces vives de la nation pourra garantir la stabilité du pays et éviter de nouvelles crises. Une controverse autour de la participation du M23 Cependant, cette initiative suscite de vives réactions au sein de l’opinion publique. La principale controverse réside dans le fait que la CENCO et l’ECC ne semblent pas exclure la possibilité d’inclure le groupe armé M23 dans ce dialogue. Ce groupe, qualifié de terroriste par l’ONU, est accusé de nombreuses exactions dans l’Est du pays, et son implication dans le dialogue national est perçue par certains comme une normalisation de l’agression qu’il exerce sur le territoire congolais. Cette position a rapidement provoqué des tensions, notamment au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel, qui a fermement exprimé son opposition à l’intégration du M23 dans ce processus. L’UDPS considère qu’aucun dialogue ne peut être envisagé avec un groupe qui continue de déstabiliser le pays et met en péril la souveraineté nationale. Cette divergence de vues soulève de nombreuses interrogations sur les véritables intentions derrière cette initiative et la manière dont elle pourrait affecter l’avenir du pays. La guerre dans l’Est de la RDC reste un sujet de division intense.

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