Photo d'illustration

Crise en RDC : la cheffe de la MONUSCO alerte sur une situation sécuritaire alarmante


Crise en RDC : la cheffe de la MONUSCO alerte sur une situation sécuritaire alarmante Devant le Conseil de sécurité de l’ONU ce jeudi 27 mars 2025, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a dressé un tableau sombre de la situation en RDC, marquée par une escalade des violences dans l’Est du pays. Elle a dénoncé l’expansion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par les forces rwandaises, qui menacent désormais de s’étendre vers les provinces de Tshopo et Maniema. Dans son allocution, Mme Keita a souligné la prise de contrôle progressive des territoires par l’AFC/M23, notamment à Idjwi et dans les hautes terres d’Uvira (Sud-Kivu). Cette avancée s’accompagne de l’instauration d’une administration parallèle, avec la nomination d’un gouverneur et d’un maire à Bukavu, ainsi que la gestion de ressources minières par des responsables désignés par les rebelles. Face à cette situation, les efforts de médiation, menés notamment par l’Angola et l’Union africaine, peinent à obtenir un cessez-le-feu. “Il est impératif que toutes les parties respectent leurs engagements pour faire taire les armes”, a martelé la représentante onusienne, appelant à une nomination rapide d’un médiateur de l’Union africaine pour coordonner les initiatives de paix. Une crise humanitaire et des violations massives des droits humains La crise sécuritaire a des répercussions dramatiques sur la population. “Le Nord-Kivu enregistre le plus grand nombre de violations des droits humains”, a-t-elle affirmé, évoquant des exécutions sommaires, des enlèvements et le recrutement forcé d’enfants soldats. Entre décembre 2024 et février 2025, au moins 403 enfants, dont 90 filles, ont été victimes de graves exactions. Les violences sexuelles restent également une préoccupation majeure. L’offensive de l’AFC/M23, les déplacements massifs et la libération de prisonniers ont accru la vulnérabilité des femmes et des filles. Des centaines de cas de violences sexuelles ont été recensés dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et en Ituri, exacerbant une impunité déjà alarmante. Un accès humanitaire entravé et des besoins criants L’offensive rebelle a aussi entraîné le déplacement de centaines de milliers de civils, souvent contraints de retourner dans des zones dangereuses. L’accès humanitaire est sévèrement entravé, notamment par la fermeture des aéroports de Goma et de Kavumu, ainsi que par l’effondrement du système bancaire dans les zones contrôlées par l’AFC/M23. Avec un Plan de Réponse Humanitaire 2025 financé à seulement 8,2 %, les ONG doivent faire des choix drastiques. En Ituri, plus de 100 000 personnes ont fui les violences rien qu’en janvier, alors que les attaques contre les camps de déplacés se multiplient. MONUSCO sous pression : entre entraves et mission de protection Malgré ces défis, la MONUSCO reste engagée dans la protection des civils. Elle a renforcé ses patrouilles et aidé à la reddition de plus de 2 200 combattants du groupe Zaïre en Ituri. Toutefois, ses mouvements restent limités dans les zones sous contrôle rebelle, où des restrictions entravent son travail. Bintou Keita a également mis en garde contre la montée des discours de haine et des tensions intercommunautaires, aggravées par la désinformation sur les réseaux sociaux. “Des attaques ciblées contre les Congolais tutsi et swahiliphones menacent la cohésion sociale”, a-t-elle alerté, appelant Kinshasa à accélérer l’adoption d’une loi contre le tribalisme et la xénophobie. Un appel urgent au Conseil de sécurité En conclusion, la cheffe de la MONUSCO a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes contre les auteurs de violations des droits humains et à œuvrer pour un cessez-le-feu immédiat. Elle a insisté sur la nécessité de rouvrir d’urgence les aéroports de Goma et Kavumu, indispensables aux efforts humanitaires et aux opérations de la Mission. “Seule une solution politique garantira une paix durable en RDC”, a-t-elle conclu, plaidant pour une reprise du dialogue et une participation accrue des femmes aux négociations.

Laissez-nous un message

Actualités

Besoin de rejoindre l'équipe de LaPlumeInfos.net ? Trouvez plus d'infos sur nous à cet endroit !

Nous Connaitre