Félix Tshisekedi à l’ONU : « Un génocide silencieux » dans l’Est de la RDC À la tribune des Nations Unies, Félix Tshisekedi a, dans son discours livré ce mardi 23 septembre, rappelé l’ampleur du drame qui ravage l’Est de la RDC depuis plus de trois décennies. Le président congolais n’a pas hésité à qualifier la situation de « génocide silencieux », insistant sur le caractère systématique et destructeur d’un conflit qui dépasse les simples enjeux militaires. Selon lui, cette guerre n’est rien d’autre qu’une entreprise de prédation visant le pillage des ressources naturelles, l’effacement de la mémoire collective et l’anéantissement de communautés entières. Le bilan humain reste effroyable : des millions de morts, près de sept millions de déplacés, des villages rayés de la carte, des femmes et des enfants pris pour cibles. Tshisekedi a dénoncé un cycle de violences dont l’épicentre reste l’Est du pays, où les massacres se succèdent dans une indifférence qu’il juge coupable. Le président congolais a pointé sans détour les responsables de ces atrocités : l’Alliance des forces congolaises (AFC/M23) et les Forces de défense du Rwanda. Il a notamment cité le cas de Rutshuru, en juillet 2025, où plus de 300 civils ont été tués, comme illustration glaçante de la continuité des crimes commis. Saluant les États-Unis et le Conseil de sécurité de l’ONU pour avoir examiné ces crimes, Tshisekedi a mis en avant deux initiatives diplomatiques récentes. L’Accord de Washington, signé le 27 juin 2025 sous la médiation de l’ancien président américain Donald Trump, prévoit le retrait complet et vérifiable des troupes rwandaises, la fin de l’appui au M23 et l’encadrement de la réintégration des groupes armés dans les forces de sécurité congolaises. La Déclaration de Doha, conclue le 19 juillet 2025 avec l’AFC/M23 grâce à la médiation de l’émir du Qatar, vise quant à elle une solution pacifique. Mais pour Tshisekedi, l’application stricte de ces accords et des résolutions de l’ONU reste la seule voie crédible. Il a dénoncé les illusions d’une paix « factice » bâtie sur l’impunité et a réaffirmé que seule la justice peut garantir une paix durable. Dans ce cadre, il a exigé la reconnaissance internationale du drame congolais comme un génocide et réclamé la création d’une commission d’enquête internationale indépendante. « Le silence et l’inaction équivalent à de la complicité », a-t-il conclu, exhortant la communauté internationale à sortir de l’indifférence et à assumer ses responsabilités face à l’une des crises humanitaires les plus persistantes de l’époque contemporaine.
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