Guerre dans l’est de la RDC : retrait annoncé de l’AFC/M23 à Uvira sur fond de fortes pressions américaines contre Kigali Dans un communiqué daté du 15 décembre 2025, signé par son coordonnateur Corneille Nangaa Yobeluo, l’AFC/M23 affirme vouloir soutenir le processus de paix engagé dans le cadre de Doha, consolidé par la signature, le 15 novembre dernier, de l’Accord-cadre dit de Doha. Le mouvement armé annonce ainsi le retrait de ses éléments d’Uvira, au Sud-Kivu, une décision présentée comme un « geste unilatéral de confiance », effectué à la demande de la médiation américaine. Cette initiative intervient quelques jours seulement après une prise de position particulièrement ferme de Washington au Conseil de sécurité des Nations unies. Pour sa première intervention publique depuis la signature de l’accord de Washington sur la désescalade dans l’Est congolais, les États-Unis ont exprimé, le vendredi 12 décembre à New York, leur « profonde préoccupation » et leur « extrême déception » face à l’évolution du conflit, pointant directement la responsabilité de Kigali. S’exprimant devant le Conseil, l’ambassadeur américain Mike Waltz a livré des informations qualifiées d’inédites sur « l’ampleur et la sophistication de l’intervention rwandaise » en RDC. Selon les renseignements américains, entre 5.000 et 7.000 soldats rwandais seraient actuellement déployés dans l’Est du pays, en appui direct au mouvement M23. Washington évoque également la mise en place de systèmes antiaériens avancés et l’usage de drones kamikazes d’origine turque lors de l’offensive menée contre Uvira, illustrant un saut technologique significatif dans la conduite des opérations militaires. Plus grave encore, le diplomate américain a affirmé que ces opérations se feraient sous « l’implication personnelle du président Paul Kagame », une accusation lourde de conséquences diplomatiques. « Au lieu de s’engager sur la voie de la paix, le Rwanda entraîne l’ensemble de la région dans une dynamique de guerre », a-t-il déclaré, avertissant que les États-Unis n’excluent aucun levier pour freiner l’escalade. C’est dans ce climat de pressions internationales accrues que l’AFC/M23 conditionne son retrait d’Uvira à la mise en place de garanties sécuritaires solides. Le mouvement appelle les garants du processus de paix à assurer la démilitarisation de la ville, la protection des civils et des infrastructures, ainsi qu’un mécanisme crédible de surveillance du cessez-le-feu, incluant le déploiement d’une force neutre.








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