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Guerre dans l’est : Tshisekedi déplore la trahison au sein de l’armée et révèle un scénario triste Le président Félix Tshisekedi a tenu un discours fort ce samedi 22 février 2025 devant les membres de l’Union Sacrée de la Nation (USN). Il a dénoncé avec fermeté les actes de trahison qui compromettent les efforts des forces armées congolaises engagées sur le front contre les groupes armés et les forces étrangères. « Nos forces sont trahies de l’intérieur. Tous ceux qui sont chargés de les encadrer ont pris de l’argent ou n’ont pas fait parvenir ce qu’ils devaient transmettre à nos forces pour les soutenir », a-t-il déclaré, soulignant l’ampleur de la corruption et du sabotage au sein de l’appareil militaire. Le chef de l’État a illustré la gravité de la situation en évoquant le sort de ses troupes sur le terrain. « Imaginez que les hommes de troupe au front se retrouvent pendant une semaine sans ravitaillement, sans instructions, sans savoir quoi faire, et qui, voyant finalement venir l’adversité et les hostilités, n’ont pas d’autre choix que de se replier. Ce sont des braves », a-t-il déploré. Dans son discours, Félix Tshisekedi a tenu à rendre hommage à ces soldats, reconnaissant leur bravoure malgré les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles ils sont contraints de combattre. « Nos agresseurs ne sont pas plus forts que nous », a-t-il affirmé, appelant à une mobilisation générale pour défendre la patrie. Vers une armée restructurée et mieux encadrée Face à ces révélations, le président a réaffirmé sa volonté de bâtir une armée « professionnelle et suffisamment prise en charge », annonçant des réformes profondes au sein des forces armées et des mécanismes de commandement. Cette restructuration vise à éliminer les failles internes et à garantir que les ressources allouées à la défense nationale arrivent effectivement aux soldats engagés sur le terrain. Cette annonce s’inscrit dans un contexte où la situation sécuritaire dans l’Est du pays reste préoccupante. Les Forces armées de la RDC (FARDC) font face à des offensives de groupes rebelles soutenus par des forces étrangères, notamment le M23, avec un soutien présumé du Rwanda. Un appel à l’unité et à la vigilance Tshisekedi a également mis en garde contre les divisions internes et les influences extérieures qui sapent les efforts nationaux. « Ne soyons pas distraits par des querelles internes, des manipulations extérieures ou des relents tribaux », a-t-il exhorté, insistant sur la nécessité de rester unis face aux menaces pesant sur la souveraineté du pays. Sur le plan diplomatique, le président a rappelé que la RDC « engrange certes des victoires, mais doit rester vigilante et active », évoquant notamment les récentes sanctions des États-Unis contre le général rwandais James Kabarebe et la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Un tournant politique : vers un gouvernement d’union nationale Cette déclaration du chef de l’État intervient alors qu’il a annoncé la formation imminente d’un gouvernement d’union nationale et des changements à la tête de l’Union Sacrée. Cette décision vise à consolider l’unité politique autour des enjeux sécuritaires et à renforcer la mobilisation contre les ennemis de la République. « Nous n’allons pas abandonner. Nous devons déboulonner ce système », a-t-il martelé, affichant sa détermination à restaurer l’autorité de l’État et à mettre fin aux complicités internes qui minent l’effort de guerre.