Invasion de Bunangana par le Rwanda : l'accord de paix de Nairobi avec les groupes armés, une fiction ?
Chaque chose a son temps.
Le temps même prend son temps. Pour dire que l’épisode perdurant de la déstabilisation de la partie Est de la RDC ne pourra échapper à cette évidence.
C’est ainsi peu à peu la communauté internationale comprend que l'ennemi de la paix dans l'Est de la RDC est le Rwanda de Paul Kagame.
Ainsi, la déclaration faite lundi 13 juin, par la Commission des Affaires étrangères du Sénat Américain pour dénoncer le soutien du Rwanda au M23 vaut son pesant d’or, Kinshasa étant désormais prêt à tout.
Dans un message publié sur Twitter, la commission sénatoriale américaine en charge des relations étrangères est montée au créneau.
« Le soutien rwandais aux rebelles du M23 qui attaquent les civils, les Casques bleus de l’ONU et les FARDC dans l’est de la RDC est inacceptable. Le monde doit être uni dans la condamnation de ses actions ». C’est tout dire. Le rôle du Rwanda est connu dans cette crise qui est en voie de prendre une envergure inquiétante pour toute la sous-région.
Dans cette allure, bien d'observateurs estiment que le sommet de Nairobi tenu par les chefs d’Etats membres de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), qui s'est chargé de négocier une paix effective avec les groupes armés et de parer aux besoins les plus urgents, a cependant échoué et est vite apparue comme une fiction.
Or, cela supposait que le Gouvernement congolais devrait répondre à leurs revendications, entre autres leur intégration avec la reconnaissance de leur grade dans l'armée régulière, ce qui a toujours été contesté par la société civile. Cette dernière ne souhaitait pas s’engager dans cette voie et préférait plutôt que tout dialogue avec les groupes armés soit dans le cadre du programme de Démobilisation, désarmement, réinsertion communautaire et stabilisation (DDRC-S).
Pour tentante qu’elle soit, cette option de restaurer la paix par le dialogue avec les groupes des rebelles laisse de côté ce qui, précisément, fait problème (le respect des accords signés), ouvrant ainsi la voie à des demi-solutions et des fictions des pays de la sous-région comme l’a montré l’expérience malheureuse du Rwanda qui appuie les terroristes du M23.
Pour l’heure, la société civile invite ces pays de la sous-région a respecté la RDC, pays envers lequel ils ont des obligations édictées par l’Accord cadre d’Addis-Abeba.
C’est dire qu’avec des voiles qui tombent peu à peu, le peuple est derrière son armée et ses autorités pour que les accords signés soient respectés, par notre pays mais aussi par les pays de la région.
Dans la lignée de bien d’autres dialogues tenus dans ce sens, celui de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) pose deux questions : comment imposer la paix à des « forces négatives » qui n’en veulent pas ? Comment négocier avec plus d'une centaine de groupes armés locaux ? Sans évoqués des groupes rebelles étrangers dont les ADF.
Au regard des échecs de négociations précédentes avec ces groupes rebelles ainsi que les enjeux politiques régionaux, nationaux et communautaires, il ne reste que la puissance de feu des FARDC sur les lignes de front au Nord-Kivu et en Ituri pour apporter la paix dans la partie l'Est du pays.
En s’installant dans le temps, croire que ceux qui ont créé le problème d'insécurité dans l'Est du pays [le Rwanda et l'Ouganda ] pouvaient un jour participer à le résoudre est une utopie. Comme de précédents dialogues, celui-ci a également montré que ce n'était qu'une fiction.
Face à cette réalité, la RDC doit prendre la mesure de la situation et ne compter désormais que sur soi-même.
Domi
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