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RDC : au moins 60 civils massacrés lors d’une attaque attribuée aux ADF au Nord-Kivu Une nouvelle tragédie a frappé l’est de la République démocratique du Congo. Dans la nuit de samedi à dimanche, au moins 60 personnes ont été tuées lors d’une attaque d’une rare violence menée par les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle affilié à l’État islamique, dans le village de Ntoyo, territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Selon le colonel Alain Kiwewa, administrateur du territoire, le bilan pourrait encore s’alourdir. « L’attaque des ADF a fait une soixantaine de morts, mais le chiffre définitif sera communiqué plus tard dans la soirée, car des équipes viennent d’être déployées pour recenser les victimes, dont plusieurs ont été décapitées », a-t-il indiqué à l’Associated Press. Le carnage s’est produit alors que la population s’était réunie pour assister à un enterrement. Une survivante, qui a requis l’anonymat par peur de représailles, a livré un témoignage glaçant : « Ils ont rassemblé les gens et ont commencé à les couper à la machette. J’ai entendu des cris avant de perdre connaissance. » Cette attaque s’inscrit dans une spirale meurtrière que connaît la région depuis plusieurs mois. Les ADF, originaires d’Ouganda et actifs depuis plus de deux décennies dans l’est de la RDC, ont prêté allégeance à l’organisation État islamique en 2019. Malgré les opérations militaires conjointes menées par l’armée congolaise (FARDC) et les forces ougandaises (UPDF), le groupe continue de multiplier les exactions contre les civils. En juillet dernier, les ADF avaient déjà perpétré deux attaques sanglantes dans la province voisine de l’Ituri. La première avait visé une église à Komanda, faisant au moins 34 morts. La seconde, à Irumu, avait coûté la vie à 66 personnes. Ces assauts viennent rappeler la capacité de nuisance intacte de cette milice, malgré l’intensification des opérations militaires à son encontre. Au-delà de la menace ADF, le Nord-Kivu reste une poudrière. Le conflit avec le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et l’ONU, continue de faire rage, aggravant une situation humanitaire déjà critique. Plus de 7 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées à l’intérieur du pays, un record historique selon les Nations Unies.