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Tshisekedi : « J’appelle à une paix définitive avec le Rwanda » Dans une interview accordée au Figaro le 19 mars 2025, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s’est exprimé sur plusieurs dossiers majeurs, notamment les tensions avec le Rwanda, la revalorisation de la solde des militaires et l’accord minier en discussion avec les États-Unis. Entre diplomatie, sécurité et économie, le chef de l’État veut rassurer et affirmer la souveraineté de la RDC. La situation sécuritaire à l’est du pays reste préoccupante. Lors de son récent déplacement à Doha, Félix Tshisekedi a rencontré son homologue rwandais Paul Kagame, sous l’égide de l’émir du Qatar. Cette rencontre visait à apaiser les tensions entre les deux pays et à négocier un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. « J’appelle à une paix définitive avec le Rwanda. Nous avons convenu d’un cessez-le-feu immédiat, une première étape essentielle vers une solution durable », a-t-il déclaré. Cependant, cette avancée diplomatique semble fragile. Quelques heures après cet engagement, les rebelles du M23, que Kinshasa accuse d’être soutenus par Kigali, ont annoncé la prise de Walikale-centre, une localité stratégique riche en minerais. Cette offensive a provoqué un déplacement massif de la population vers Kisangani. Une armée mieux rémunérée Sur le plan sécuritaire, Tshisekedi a annoncé une mesure forte : une augmentation significative de la solde des militaires congolais engagés au front. « Un soldat congolais au front perçoit désormais en moyenne 500 dollars par mois, contre seulement 100 dollars auparavant », a-t-il confirmé. Cette revalorisation vise à renforcer la motivation et le professionnalisme des forces armées congolaises, souvent critiquées pour leur manque de moyens face aux groupes armés. C’est aussi un signal fort envoyé aux militaires qui dénoncent régulièrement leurs conditions de vie précaires. Vers un partenariat minier équitable avec les États-Unis L’interview a également été l’occasion pour le président congolais de clarifier la nature des discussions en cours avec les États-Unis sur l’exploitation des minerais stratégiques de la RDC. Tshisekedi a insisté sur la nécessité d’un accord équilibré qui favorise la transformation locale des ressources. « Nous voulons un partenariat gagnant-gagnant qui permette à la RDC de transformer ses minerais sur place et de créer une véritable chaîne de valeur », a-t-il fait savoir. Cette déclaration intervient alors que la RDC cherche à renégocier plusieurs contrats miniers, souvent jugés désavantageux pour le pays. Le gouvernement veut éviter tout bradage des ressources naturelles, dans un contexte où la demande mondiale en minerais critiques, notamment le cobalt et le lithium, est en forte hausse. En réaffirmant sa volonté de défendre la souveraineté économique et sécuritaire de la RDC, Félix Tshisekedi cherche à rassurer tant la population que la communauté internationale. Toutefois, la situation reste complexe : la volatilité du conflit à l’est, la pression des investisseurs étrangers et la capacité réelle de mise en œuvre des réformes annoncées seront déterminantes pour la suite de son mandat.