Affaire permis de séjour à Kinseso : le Bourgmestre Atshwel fixe l'opinion À la suite de notre récente publication alertant sur l’illégalité présumée des permis de séjour imposés par le Bourgmestre de la Commune de Kisenso aux non-résidents de la municipalité, dans le but de garantir la sécurité des citoyens, il convient de marteler avec acuité que cette mesure a suscité un débat houleux au sein de la population, en raison de sa légalité, sa légitimité et même sa faisabilité. Face à la confusion générée au sein de la population, le Bourgmestre de la commune, que nous saluons pour sa réactivité, a illico presto clarifié la situation en précisant que le permis de séjour n’était pas une décision formelle, mais un simple document administratif mis en circulation dans le cadre de stratégies visant à identifier les individus potentiellement dangereux pour la sécurité publique, en particulier les criminels opérant avec des armes. Il a ajouté que cette mesure s'inscrivait pleinement dans la mission régalienne du Bourgmestre, qui consiste à assurer la protection des personnes et de leurs biens, et que son objectif n’était en aucun cas de restreindre la liberté de circulation. Aussi, la confusion entourant le coût du permis a également été dissipée : le tarif s’élevait à 2.000 FC, et non 10.000 FC, ce montant ne couvrant que les frais d’impression des documents par la société qui les produit, et non une taxe administrative. Nous saluons également la prise de position publique du Bourgmestre, qui à travers son récent communiqué officiel n°025/2024, adressé au public et aux chefs de quartiers, précise que la proposition d’instaurer ce document était encore au stade de projet et n’avait pas encore été débattue par le Conseil communal. Cette démarche témoigne de son ouverture d'esprit et de sa réceptivité aux préoccupations exprimées par la population. Nos recommandations pour la sécurité dans le contexte de Kinseso Dans cette perspective, nous réaffirmons avec vigueur que la sécurité est un besoin fondamental, comme le souligne toujours Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'État. Toutefois, cette sécurité doit être garantie par des actions légales, conformes aux lois de la République et respectueuses des droits fondamentaux des citoyens. Ainsi, pour renforcer la sécurité à Kinshasa, particulièrement à Kisenso, nous recommandons ce qui suit : 1. Renforcer la présence policière dans les quartiers sensibles, en assurant une répartition plus équilibrée des forces de sécurité et une collaboration étroite avec les autorités locales. 2. Mettre en place un système de surveillance communautaire permettant d’identifier rapidement les comportements suspects tout en préservant le respect de la vie privée des citoyens. 3. Encourager la participation active des résidents dans les comités de sécurité de quartier, en vue de promouvoir une approche collaborative de prévention. 4. Assurer une communication fluide et transparente entre les autorités locales et la population, afin d’éviter les malentendus et d’instaurer un climat de confiance. 5. Associer les chefs de rue dans les rapports journaliers sur les mouvements de la population. 6. La rétrocession par le gouvernement central des frais dus aux communes, afin de leur fournir les ressources nécessaires pour mettre en œuvre efficacement leurs politiques de sécurité et de développement. Nous remercions à nouveau le Bourgmestre pour son écoute attentive et son retrait de cette mesure, ce qui témoigne de son engagement envers le respect des droits des citoyens et de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Eric BENDE MAZODILUA Analyste indépendant en Relations internationales et prospectiviste








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