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Agression rwandaise : 10.000 cas de violences sexuelles recensés en deux mois, alerte l’UNICEF


Agression rwandaise : 10.000 cas de violences sexuelles recensés en deux mois, alerte l’UNICEF L’est de la République Démocratique du Congo fait face à une crise humanitaire alarmante. Selon l’UNICEF, pas moins de 10.000 cas de viols et de violences sexuelles ont été recensés au cours des mois de janvier et février 2025 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, théâtre de violents affrontements entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise. Dans ce sombre tableau, les enfants paient un lourd tribut : jusqu’à 45 % des survivants pourraient être des mineurs, selon les estimations de l’agence onusienne. Lors d’un point de presse à Genève le vendredi 11 avril, James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a révélé qu’un enfant était violé toutes les 30 minutes en RDC au cours des deux premiers mois de l’année. Une situation qu’il qualifie sans détour de « crise systémique ». « Il ne s’agit pas d’incidents isolés. Certains survivants sont des enfants en bas âge. Ce sont des violences planifiées, une arme de guerre utilisée pour terroriser les populations. Cela brise des familles entières et détruit le tissu social », a-t-il dénoncé, en visioconférence depuis Goma, désormais largement sous contrôle du M23. Une épidémie silencieuse, sous-estimée L’UNICEF estime que les chiffres avancés pourraient être en deçà de la réalité. Le climat de peur, la stigmatisation, et l’accès limité à la justice ou aux soins découragent nombre de victimes de témoigner. « Nous faisons face à une épidémie de violences sexuelles, dont la gravité est encore plus grande que ce que les chiffres laissent entrevoir », a alerté M. Elder. Face à l’ampleur des exactions, l’UNICEF en appelle à une réaction rapide et coordonnée de la communauté internationale. « Il faut des mécanismes de prévention efficaces, des services adaptés aux survivants, et des moyens sûrs pour dénoncer ces abus. Les victimes doivent sentir que le monde les écoute », a-t-il insisté. L’aide humanitaire en berne Cette catastrophe est aggravée par une chute drastique des financements humanitaires. « Dans un hôpital que j’ai visité cette semaine, 127 survivants de viol n’avaient pas reçu le moindre kit de prophylaxie post-exposition. Ils ne reçoivent même plus les soins médicaux de base », a-t-il déploré. Si rien n’est fait rapidement, l’UNICEF prévient que 250.000 enfants pourraient être privés de services de protection dans les 12 prochaines semaines. À l’horizon 2026, l’agence prévoit que 100.000 enfants pourraient rater la vaccination contre la rougeole, deux millions ne seraient pas dépistés pour la malnutrition, et un demi-million n’auraient plus accès à l’eau potable. « Le coût de l’inaction est immense. Il ne se mesure pas seulement en chiffres, mais en vies brisées, en souffrances évitables et en avenirs sacrifiés », a conclu James Elder, appelant à une mobilisation urgente et à un engagement international sans équivoque.

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