Agression rwandaise : plus de 77 organisations exigent une enquête sur les abus commis Plus de 77 organisations congolaises, régionales et internationales ont signé une lettre commune, mercredi 5 février, appelant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à créer un mandat indépendant pour enquêter sur les abus commis par toutes les parties impliquées dans le conflit en RDC. Selon Human Rights Watch et d’autres organisations de défense des droits humains, la session de l’ONU prévue ce vendredi 7 février, qui portera sur le conflit armé opposant le groupe terroriste du M23, soutenu par le Rwanda, à l’armée congolaise, doit impérativement se pencher sur cette question. Les récents combats ont entraîné des atrocités de grande ampleur contre les civils, notamment des exécutions sommaires, du travail forcé, des violences sexuelles et des déplacements forcés. « La crise sécuritaire et humanitaire actuelle est la conséquence de l’impunité persistante dont bénéficient les groupes congolais et étrangers responsables de crimes graves en RDC depuis les années 1990 », a déclaré Stewart Muhindo Kalyamughuma, militant de Lutte Pour le Changement (LUCHA). « Pour mettre fin à ce cycle de violence et d’impunité, il est essentiel que les abus actuellement commis en RDC soient documentés de manière systématique afin que la vérité soit révélée et que les responsables soient traduits en justice. » L’ambassadeur de la RDC à Genève a soumis la demande de session d’urgence au Conseil des droits de l’homme le 3 février, au nom de 48 pays issus de toutes les régions du monde. Une escalade inquiétante du conflit Les combats dans l’est de la RDC se sont intensifiés ces dernières semaines. Le M23 et les forces armées rwandaises alliées ont capturé Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, et progressent désormais vers le Sud-Kivu. Selon les Nations Unies, près de 3 000 personnes ont été tuées à Goma lors des récents affrontements. Cette flambée de violence a également provoqué des déplacements massifs de populations, perturbé l’acheminement de l’aide humanitaire et aggravé les pénuries alimentaires dans la ville. Human Rights Watch souligne que le M23, l’armée congolaise et leurs alliés respectifs ont tous été impliqués dans de graves violations des droits humains, ciblant notamment les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Un besoin urgent d’un mécanisme indépendant Les organisations de défense des droits humains insistent sur la nécessité d’un organe d’enquête indépendant et impartial pour demander des comptes à toutes les parties impliquées, sans distinction. Elles estiment que les mécanismes existants ne sont pas adaptés pour traiter efficacement l’ampleur et la gravité des abus actuels. C’est pourquoi elles appellent le Conseil des droits de l’homme à mettre en place une instance chargée de documenter systématiquement les violations des droits humains, d’identifier les responsables et de recommander des mesures concrètes pour prévenir de nouvelles atrocités. À quelques heures de la session d’urgence, la pression monte sur la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures fortes et mette fin au cycle de violences et d’impunité qui sévit en RDC depuis des décennies.
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