Bukavu : des journalistes dans les rues pour exiger le respect de la liberté de presse
Ils sont estimés à une centaine, des journalistes de la province du Sud-Kivu qui sont descendus dans les rues de la ville de Bukavu, chef-lieu de cette province, vendredi 10 décembre.
Réunis au sein de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), ces chevaliers de la plume sont descendus dans la rue pour exiger le respect de la liberté de la presse.
Selon les confrères surplace, ladite marche pacifique est partie de l’hôtel de Poste de Bukavu jusqu’au Gouvernorat de province, en passant par le Boulevard Emery Patrice Lumumba.
Au cours de cette marche, ces journalistes des différents médias de Bukavu, accompagnés par des défenseurs des droits humains, ont par la même occasion dénoncé notamment les agressions dont ont été victimes certains d’entre eux le 2 décembre dernier à l’Assemblée provinciale, lors de la couverture de la plénière consacrée au vote de la motion de censure initiée contre le Gouvernement provincial du Sud-Kivu.
Sur les calicots portés par ces hommes et femmes des médias, on pouvait lire « le journalisme n’est pas un crime », « laissez-nous faire notre travail », « faites aussi le vôtre, pour notre liberté », « pour un journalisme libre », « nous n’avons pas peur », « nous sommes jaloux de notre liberté et notre indépendance et aucun puissant, aucun dirigeant ne saurait nous les arracher », « les journalistes victimes de la barbarie policière à l’assemblée provinciale réclament le respect de l’édit portant leur protection et celle de la déclaration de droit de l’homme », ou encore « aucun journaliste ne devait plus voir sa vie menacée dans l’exercice de son profession. »
Profitant de la même occasion, un mémorandum a été adressé au Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, demandant que des enquêtes sérieuses soient menées, afin que les auteurs de cette barbarie policière soient « sévèrement punis conformément à la loi ».
« Le fait de s’attaquer aux journalistes en plein exercice de leur travail étant un acte de grave cruauté, les signataires exigent des enquêtes indépendantes, afin que soient punis les auteurs matériels et intellectuels, conformément à la loi. Au Gouvernement provincial du Sud-Kivu, d’assurer les soins médicaux des victimes de cette brutalité policières. Nous exigeons la garantie de non répétition à travers la tenue d’une audience en flagrance et en chambre foraine à l’assemblée provinciale du Sud-Kivu pour juger les présumes auteurs et leurs complices de la violation pour lesquelles vous êtes saisis,» dit ce mémo lu par Darius Kitoka, président provincial de l’UNPC/Sud-Kivu.
Notons que ces journalistes rappellent aux autorités tant nationales que provinciales qu’il existe en province un édit portant protection des défenseurs de droit de l’homme et des journalistes, mais qui n’a toujours pas été appliqué.
Pour eux, il est inadmissible qu’ils continuent de faire l’objet d’une « intolérance » qui viole leur liberté d’informer librement l’opinion, dans l’exercice de leur travail.
Cedrick Sadiki Mbala
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