Conflit à Kwamouth : un chef coutumier décapité
On n’est pas sorti de l’auberge dans les violences entre Teke et Yaka. Au moins 30 personnes ont encore été tuées la nuit de lundi au mardi 13 septembre au village Fadiaka, dans le territoire de Kwamouth, au Mai-Ndombe.
On fait état des dizaines d’habitation brulées. Ce, alors qu’on croyait que les forces de sécurité contrôlaient la situation.
Parmi les personnes tuées figurent des femmes et des enfants ainsi que le chef du village Fadiaka mort décapité, selon la société civile locale. Le vice-président de la société civile avoue qu’il y a eu affrontement entre les deux tribus Yaka et Teke, le bilan est de 31 morts parmi lesquels figure le chef de terre Fadiaka ».
Le bilan des affrontements de cette nuit pourrait être plus lourd. Le député national élu de Kwamouth, Guy Musomo, a relayé par certains médias, au moins 35 morts.
« Il y a eu beaucoup de morts à Fadiaka entre autres le chef coutumier qu’on a décapité, 35 personnes tuées. Ces gens-là sont venus des forêts environnantes, ils ont commis des massacres, il y a des enfants qu’on a tués, des femmes et on a saboté tout le village», a-t-il déclaré.
Plusieurs personnes s’interrogent sur l’identité des assaillants. « Ce qui est vrai, dans le groupe [des assaillants, Ndlr] qu’on avait arrêtés depuis Masiambio, il y a des corps des militaires, on est en train de juger ceux qui étaient arrêtés, ils sont mêlés aux civils Yaka », a expliqué le responsable de la société civile.
Depuis le début des violences fin juillet, près de 70 personnes ont été tuées. Ce conflit est le deuxième
drame enregistré au Mai-Ndombe après les massacres lors de conflits entre les ethnies Ntende et Nunu en 2018, dans le territoire de Yumbi, qui ont fait plus de 500 morts, d’après une enquête de l’ONU.
Pendant ce temps, l’ancien Premier ministre et président du parti Nouvel Elan, Adolphe Muzito, a commencé sa tournée dans la province du Mai-Ndombe.
Le lundi 12 septembre, il était face aux déplacés. La majeure partie de ces déplacés sont concentrés dans les cités de Mbakana, Mongata et Kinsele.
Profitant de son adresse, Adolphe Muzito a appelé ses militants à « éviter de politiser » sa descente à Kwamouth.
A l’en croire, sa visite s’inscrit dans le cadre du réconfort aux victimes. « Nous sommes venus compatir
avec nos frères qui ont connu des deuils et qui ont été forcés de quitter leur milieu de vie, le territoire de Kwamouth, suite à ce conflit. J’appelle nos militants du Nouvel Elan à éviter de politiser ma descente ici », a-t-il fait savoir, avant de promettre aux déplacés de mener le plaidoyer à partir de Kinshasa auprès des ONG afin de venir en aide pour les besoins les plus pressants, en entendant qu’une solution sécuritaire soit trouvée et que la paix revienne.
Plus de 10 000 déplacés ayant fui les combats entre Teke et Yaka à Kwamouth (Maï-Ndombe) vivent
difficilement à la Cité Mongata (Kwango). D’autres déplacés vivent dans des familles d’accueil dans le Bandundu-Ville.
Datant de plus d’une semaine, le rapport de la délégation gouvernementale qui s’était rendue à Kwamouth avançait un bilan de 30 morts dans les affrontements, plusieurs dégâts matériels et plusieurs déplacés.
Dime
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