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Démolitions à Kintambo Magasin : colère, détresse et scènes de chaos


Démolitions à Kintambo Magasin : colère, détresse et scènes de chaos À Kintambo Magasin, le week-end a viré au cauchemar pour des centaines de familles. Dans ce quartier populaire de la capitale congolaise, des opérations de démolition ont semé désolation et colère, sous l’impulsion du gouvernement provincial de Kinshasa. Depuis dimanche matin jusqu’à ce lundi 28 avril, le site appartenant à l’ex-ONATRA, aujourd'hui Société Congolaise des Transports et des Ports (SCPT), est le théâtre de scènes déchirantes : gravats, murs éventrés, meubles jetés à même la rue et familles désemparées. Certains habitants tentent encore de sauver ce qui peut l’être — quelques effets personnels arrachés aux décombres. D’autres, assis devant ce qui fut leur domicile, assistent impuissants à l’effondrement de leur vie. Dans ce chaos, plusieurs jeunes opportunistes se sont lancés dans la récupération de matériaux de construction, fers, tôles et bois, revendus à la hâte. Ces activités de fortune dégénèrent parfois en bagarres, chacun tentant de s’approprier un maximum de ressources sous l'œil médusé des sinistrés. Entre incompréhension et indignation L’opération menée par les autorités vise officiellement à réaménager le rond-point Magasin en y installant de nouvelles stations de véhicules et de motos, pour fluidifier la circulation dans cette zone névralgique. Cependant, beaucoup d’occupants dénoncent une opération précipitée, sans notification préalable ni documents officiels. « Nous avons été surpris dans notre sommeil », confie un riverain, encore sous le choc. Certains commerçants affirment avoir perdu toutes leurs économies investies dans des petites échoppes aujourd'hui réduites à néant. Face à l’irréparable, certains refusent de céder. Tenez, un père de famille, déterminé à protéger ce qui reste de sa maison, a enfermé ses enfants à l’intérieur, défiant les bulldozers. « Advienne que pourra », lâche-t-il, visiblement à bout. Conséquences collatérales Au-delà des dégâts matériels, l’opération a provoqué d’autres incidents. Des câbles électriques de la Société Nationale d’Électricité (SNEL) ont été sectionnés, posant un risque de coupures d’électricité dans la zone. De même, plusieurs conduites d'eau de la Régideso auraient été endommagées, comme en témoignent les ruissellements qui commencent à envahir l’avenue OUA. La détresse humaine s’est doublée de drames personnels. Selon plusieurs témoignages, la propriétaire d’un immeuble promis à la démolition se serait évanouie sur les lieux, terrassée par le choc. Face à la colère grandissante, les sinistrés appellent les autorités à proposer rapidement des solutions d’accompagnement. Car au-delà du débat sur la modernisation urbaine, une question cruciale demeure : comment concilier développement de la ville et respect de la dignité humaine ?

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