Désignation du futur président de la CENI : Mgr Utembi propose une piste de consensus, écarter Kadima et Ebotoko
Obligées de trouver un compromis aujourd’hui, avant qu’il ne soit minuit, les confessions religieuses se retrouvent déjà depuis 8H30 de ce vendredi 30 juillet au siège de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), pour désigner le remplaçant de Corneille Nangaa à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Conscient que c’est ce vendredi la date butoir fixée par Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale pour déposer les procès-verbaux ainsi de la désignation, Monseigneur Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale du Congo (CENCO) propose aux confessions religieuses d'écarter Denis Kadima et Cyrille Ebotoko.
Dans une lettre accompagnant l’invitation adressée aux confessions religieuses consultée par Laplumeinfos.net, Il explique que c'est en raison de multiples griefs portés contre les deux (Denis Kadima et Ebotoko), mais aussi, rappelle-t-il, l'indépendance de la CENI et le respect des critères éthiques imposent aux Chefs spirituels de procéder autrement.
« les deux derniers candidats déjà évalués, à cause des griefs, s'accompagne heureusement avec la possibilité qu'a chaque confession religieuse de pouvoir présenter un autre candidat », leurs écrit-il.
Par ailleurs, il les appellent à la responsabilité, « Si nous devons nous réunir, c’est pour évoluer et atteindre le résultat et non pour tourner à rond ».
On peut lire toujours dans sa correspondance, il fait savoir que les chefs religieuses subissent des pressions au profit de deux candidats. Qu'il se réserve de citer, mais il les désignent comme candidat X et candidat Y.
Il rappelle, dans sa lettre-invitation, les témoignages de ceux parmi les chefs religieux qui ont « personnellement été intimidés, pour ne pas dire menacés, par certains agents du pouvoir voire certaines autorités qui les ont enjoints de voter pour X ».
Mgr Utembi poursuit en soulignant que certains candidats ont subi des pressions pour retirer leurs candidatures afin que « les confessions qui les présentent votent ce même candidat ».
Un autre chef religieux a déclaré, souligne-t-il, qu’il a été approché « par un autre membre de la plateforme lui proposant de voter pour le même candidat présenté comme candidat du pouvoir en contrepartie d’une jeep ».
Toujours cette correspondance, un autre chef religieux a également dit à ses collègues qu’il a été approché « à l’hôtel Béatrice par un quidam qui est bien cité dans le compte rendu de la plénière du 13 mai 2021 avec une somme colossale pour voter pour le même candidat ».
Bien plus, le président de la Conférence épiscopale du Congo rappelle les affirmations d’un membre de la plateforme qui a dit qu’un des chefs lui a confié que le candidat Y l’a approché avec l’argent à distributeur à six confessions religieuses.
Face à toutes ces griefs, Il propose à ses collègues de laisser tomber ces deux candidats X et Y et de proposer d’autres compétences en la matière.
« Ce qui me paraît la meilleure solution pour sortir honorablement de cette situation qui risque de se transformer en crise qui ne fera pas du bien au pays ».
Ainsi propose-t-il, en plus de deux restants sur le quatre retenus, chaque confession religieuse peut apporter le dossier d’un candidat au secrétariat technique de la plateforme.
Pour rappel, six confessions religieuses à savoir : l’Eglise orthodoxe au Congo, l’Eglise de Jésus Christ sur la terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu (EJCSK), la Communauté islamique en RDC (COMICO), l’Eglise du Réveil du Congo (ERC), l’Union des églises indépendantes du Congo (UEIC) et l’Armée du Salut défendent la candidature de Denis Kadima. Ils avaient même deux jours plus tôt tenté de déposer son dossier au bureau de l’Assemblée nationale. Ils font face à l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et à l’Eglise catholique qui font bloc contre Denis Kadima.
Selon les deux derniers à savoir : l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et à l’Eglise catholique, elles expliquent leur position par les menaces et les tentatives de corruption dont ils seraient victimes et redoutent également un scénario à la Malonda et seraient prêtes à de faire des concessions c'est-à-dire sacrifier la candidature de Cyrille Ebotoko au nom de cohésion de la plateforme des confessions religieuses.
Dominique malala
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