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Édito : Ce que je reproche à Fatshi !


Édito : Ce que je reproche à Fatshi ! Par Dieumerci Kalewu Félix Tshisekedi est trop bon pour être président. Lambert Mende l’a même dit au cours d’une interview avec Thierry Kambundi. Son humanisme et sa générosité, bien que louables, semblent parfois incompatibles avec les exigences du pouvoir. La politique, surtout en RDC, n’est pas un terrain pour les cœurs tendres. Elle exige de la fermeté, une capacité à trancher et, parfois, à poser des actes impopulaires pour préserver l’essentiel. Un dirigeant trop conciliant risque d’être manipulé, affaibli ou même trahi par son propre entourage. Prenons l’exemple biblique du roi Saül. Il avait reçu l’ordre de Dieu d’exterminer complètement les Amalécites, mais par excès de bonté et sous la pression du peuple, il a épargné Agag, leur roi, et gardé du bétail (1 Samuel 15). Ce manque de fermeté lui a coûté son trône. À l’inverse, David, malgré ses faiblesses, a su se montrer intransigeant quand il le fallait. Lorsqu’il a été confronté à Absalom, son propre fils qui s’était rebellé contre lui, il a fini par accepter son sort et laissé son armée rétablir l’ordre, même si cela signifiait perdre un être cher (2 Samuel 18). Un chef doit parfois prendre des décisions difficiles pour le bien du peuple. Dans le paysage politique, nous avons vu des leaders comme Nelson Mandela, connu pour son grand cœur et son désir de réconciliation. Mais même lui a compris qu’il fallait poser des actes fermes pour stabiliser son pays. En RDC, un président trop bon, qui hésite à sanctionner, à poser des limites claires ou à s’imposer face aux intérêts égoïstes, risque d’être emporté par les dynamiques impitoyables du pouvoir. À cela s’ajoute un autre problème que je reproche à Fatshi : le tâtonnement dans certains choix stratégiques. Un leader peut se tromper, personne n’est infaillible. Moïse lui-même a fait des erreurs, notamment lorsqu’il a frappé le rocher au lieu de parler comme Dieu le lui avait ordonné (Nombres 20:8-12). Mais une erreur devient une faute grave lorsque le leader ne prend pas le temps d’analyser les conséquences de ses décisions et de rectifier le tir à temps. Les hésitations, les revirements et les décisions mal calibrées peuvent affaiblir la confiance du peuple et donner du terrain à l’adversaire. Un chef doit assumer ses choix, mais surtout en mesurer l’impact avant de les prendre. Aujourd’hui, notre pays est en guerre. C’est une situation où chaque erreur a coûté ou peut encore coûter cher. Il faut de la clarté, de la fermeté et une vision stratégique sans ambiguïté. C’est pourquoi je dis qu’un bon cœur ne suffit pas pour diriger. Même dans l’église, un pasteur doit savoir exercer l’autorité. Jésus lui-même, bien qu’incarnation parfaite de l’amour, n’a pas hésité à chasser les marchands du temple avec un fouet (Jean 2:15). Paul, dans ses épîtres, ne faisait pas que prêcher la grâce : il corrigeait sévèrement ceux qui déviaient du droit chemin (1 Corinthiens 5). Je parle d’expérience. Je suis un guerrier : je ne laisse personne m’abattre sous prétexte de bonté biblique. Non ! L’amour chrétien ne signifie pas naïveté. J’ai appris que l’homme peut changer, mais je ne suis jamais optimiste quant à ce changement. Chez moi, la confiance se mérite. Jésus lui-même n’accordait pas sa confiance à tout le monde, car “il connaissait ce qui était dans l’homme” (Jean 2:24-25). Dans un monde où la politique est un champ de bataille et où la vie elle-même est un combat, il faut un équilibre entre bonté et fermeté. Un leader doit savoir aimer son peuple, mais aussi le protéger, parfois contre lui-même. A propos de l’auteur Dieumerci Kalewu est journaliste, consultant en communication et marketing digital. Il est aussi l’auteur du livre « Cap vers e-church : Utiliser efficacement le web pour la croissance de l’église ».

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