Fusillade de Goma : les corps des victimes en décomposition

Fusillade de Goma : les corps des victimes en décomposition


Fusillade de Goma : les corps des victimes en décomposition Tuées depuis le 30 août dernier, à Goma au Nord-Kivu, par des militaires FARDC, de nombreux corps de civils sont en décomposition à la morgue. Selon nos confrères de l’Agence France presse (AFP), ce vendredi 15 septembre 2023, les familles des victimes ont pu accéder à la morgue où sont entreposées des dizaines de corps, en état de décomposition avancée. Pendant deux semaines, les corps se sont décomposés faute de place dans une chambre froide. Après avoir cherché sa petite sœur parmi les cadavres, Georges Mongi Eliba, 53 ans, bouleversé a pu l’identifier grâce à des indices telles que la robe qu’elle portait et son bracelet. Sa sœur, Fabiola, a été l’une des premières victimes du raid lancé dans la nuit du 29 au 30 août par des unités de l’armée contre la radio et l’église d’une secte qui avait appelé à manifester contre la présence de l’ONU en RDC. Fabiola était en train d’animer une émission lorsqu’elle a été abattue. De son côté, Désiré Muhindo qui a perdu son jeune frère de 28 ans, un des adeptes de la secte, a expliqué aux reporters de l’AFP avoir essayé à maintes reprises d’accéder aux corps et qu’il n’a toujours pas retrouvé. Comme de nombreuses personnes venues mardi à l’appel de la justice militaire pour identifier les morts. Un autre proche de victimes déclare lui avoir pu identifier le corps de son frère quatre jours seulement après l’assaut de l’armée « en payant 10 dollars au soldat » posté à l’entrée de la morgue. « C’était des petits arrangements individuels, officiellement nous n’étions pas autorisés à entrer », explique-t-il sous couvert d’anonymat, entouré par d’autres familles éplorées devant le grand portail blanc de la morgue. Il affirme que son frère n’était pas un adepte de la secte mais un simple habitant du quartier, « comme beaucoup d’autres qui ont été tués ou emprisonnés ». L’auditeur supérieur militaire du Nord-Kivu, le colonel Michel Kachil, reconnaît lui-même devant les journalistes, dont une équipe de l’AFP, que « les corps sont déjà décomposés ». « Dans notre culture, nous respectons les morts, nous ne pouvons pas vous laisser les photographier », précise-t-il aux reporters Le gouvernement congolais avait revu à la hausse le bilan de la répression du mouvement de manifestation des Wazalendo, organisé le mercredi 30 Août pour exiger notamment le départ de la MONUSCO. Une délégation du gouvernement avait été dépêchée à Goma pour suivre de près la situation. Les forces de sécurité ont réprimé dans le sang une manifestation des Wazalendo, mercredi dernier à Goma, avant même le début de ladite manifestation. Pour rappel, le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant- général Constant Ndima séjourne à Kinshasa, où il avait été appelé pour consultation, après ce massacre enregistré dans la ville volcanique. Cedrick Sadiki Mbala

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