Grève des conducteurs à Kinshasa : La situation demeure timide ce mardi Malgré la réunion d’urgence tenue le lundi 29 juillet entre les autorités urbaines et les représentants des conducteurs de Kinshasa, le transport en commun était très limité ce mardi 30 juillet au matin. C’est particulièrement le cas pour le tronçon Mbudi – Gare centrale, où seuls quelques taxis et taxis-bus étaient visibles. Du côté de la Tshangu, la situation était tendue. Plusieurs taxis-bus en circulation ont été la cible de projectiles. Un groupe de conducteurs, déterminé à faire respecter le mot d’ordre de grève jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée, s’en est pris à leurs collègues qui ont choisi de continuer à travailler. Un passager dans un taxis-bus a été blessé à hauteur de Debonhomme, à Matete. « Je me suis blessé sur la tête. On m’a lancé un projectile à Debonhomme alors que j’étais à bord du taxi-bus », témoigne Frédérique tout en sang. Les conducteurs exigent le retrait des éléments de la Division urbaine des Transports de Kinshasa, qui effectuent le contrôle pour s’assurer du respect des tarifs officiels et de l'interdiction des itinéraires fractionnés, communément appelés "demi-terrain". Cela fait plus d’une semaine que des agents du ministère des Transports veillent à faire respecter les tarifs et les itinéraires conformes à l’arrêté signé en mars 2023 par l’ancien gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila. Les conducteurs justifient la majoration des tarifs par la nécessité d'atteindre leurs objectifs de revenus quotidiens, connus sous le nom de "versements". « Notre versement va de 150 000 FC à 250 000 FC. Nous sommes obligés de faire de demi-terrain ou de majorer un peu le tarif pour survivre », raconte un chauffeur. Lors de la réunion du 29 juillet, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, avait rassemblé les représentants des conducteurs pour entendre leurs revendications. Après avoir pris note de leurs préoccupations, il a promis des solutions appropriées et les a invités à reprendre le travail dès le 30 juillet, un appel qui n’a pas été totalement respecté. Par ailleurs, Daniel Bumba a annoncé la mise en place d’une commission chargée de relancer et de dynamiser le cadre de concertation entre l’hôtel de ville et les associations représentant les chauffeurs. LE GOUVERNEMENT SE REVEILLE EN SURSAUT De son côté, le gouvernement congolais a réagi à la situation de grève des conducteurs pour tenter de résoudre les problèmes au sein de l'entreprise publique Transco. Les agents de cette entreprise ont durci leur grève en raison de plusieurs mois d’arriérés de salaires. De plus, Transco est confrontée à une importante dette envers certaines entreprises pétrolières, ce qui compromet l'approvisionnement de ses bus en carburant. Suite à une réunion d’urgence, la Première ministre a recommandé le versement de deux mois de salaires aux agents de Transco. Le porte-parole du Gouvernement et ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a également annoncé que le ministre de l’Économie a mis à la disposition de Transco un certain nombre de mètres cubes de carburant.
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