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Guerre de Six Jours à Kisangani : des ONG exigent vérité et justice 25 ans après


Guerre de Six Jours à Kisangani : des ONG exigent vérité et justice 25 ans après Un quart de siècle après la sanglante guerre de Six Jours qui opposa les armées rwandaise et ougandaise sur le sol congolais, la société civile continue de réclamer justice pour les milliers de victimes congolaises tombées à Kisangani. À l’occasion de la commémoration de ce tragique anniversaire, l’Association des jeunes pour la défense des droits de l’homme (AJDDH), appuyée par ses partenaires, dont Amnesty International, a lancé un vibrant appel au gouvernement congolais. Lors d'une déclaration publique ce jeudi 5 juin, les organisations ont formulé une série de recommandations claires à l’endroit du Président de la République et de l’exécutif national, exigeant que lumière soit faite sur les auteurs des crimes répertoriés dans le tristement célèbre rapport Mapping des Nations Unies, publié en 2010 mais toujours sous-exploité. Les ONG réclament la levée du secret entourant l'identité des présumés responsables des crimes graves perpétrés entre 1993 et 2003 en République démocratique du Congo, documentés dans le rapport Mapping. Elles exhortent le gouvernement congolais à profiter de son mandat actuel au Conseil de sécurité de l’ONU pour exiger la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC, avec une compétence spécifique sur les massacres de Kisangani et les crimes commis par les forces rwandaises. Gestion controversée du FRIVAO Au-delà des questions de justice, les organisations de défense des droits humains appellent également à davantage de transparence dans la gestion des fonds publics. Elles exigent un audit indépendant du FRIVAO (Fonds de réparation financé par les dommages de guerre versés par l’Ouganda), dénonçant des zones d’ombre autour de l'utilisation de ces ressources stratégiques. Par ailleurs, elles invitent le gouvernement à faire preuve de redevabilité en publiant un rapport clair sur la gestion des fonds alloués à la réhabilitation du barrage de la Tshopo, projet jugé opaque par plusieurs acteurs de la société civile. Enfin, les ONG demandent au ministère de la Justice de clarifier la situation administrative des membres de la coordination du FRIVAO. Ces derniers, récemment suspendus, ont été remplacés par des intérimaires. Un remplacement qui, selon les organisations, devrait se faire dans le strict respect des textes régissant l’établissement, notamment l’article 8 du décret portant sa création. En attendant des actes concrets de la part des autorités, les familles des victimes continuent de pleurer leurs morts, tandis que les survivants réclament réparation. Vingt-cinq ans après les faits, les plaies de Kisangani restent béantes. La société civile congolaise, elle, promet de ne pas baisser les bras tant que vérité, justice et réparation ne seront pas obtenues.

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