Haut-Katanga : tensions entre l’Église catholique et le Général Eddy Kapend Le vicaire général de l’archidiocèse de Lubumbashi, Monseigneur Emmanuel Muamba, a dénoncé ce lundi 25 novembre une interdiction qu’il qualifie d’« abusive » et une atteinte à la liberté religieuse. Cette accusation vise le Général Eddy Kapend, commandant militaire de la 22ᵉ Région, qui a tenté d’empêcher Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi, de célébrer une messe à la paroisse Saint Sébastien, située au camp militaire Vangu. « Cet ordre inapproprié est un manque de respect envers l’Église et les droits fondamentaux. Même certains de ses collaborateurs militaires l’ont rejeté », a déclaré Monseigneur Muamba. Dans la nuit du 23 novembre, le Général Kapend a envoyé une note justifiant son interdiction par des raisons sécuritaires. « En raison de la situation sécuritaire dans ma zone, je refuse que quiconque accède aux camps militaires, y compris pour des cultes », précisait la correspondance évoquée par l’Église catholique. Malgré cet ordre, Monseigneur Muteba a maintenu sa visite pastorale prévue le dimanche 24 novembre, à l’occasion de la solennité du Christ Roi, défiant ainsi la décision des autorités militaires. Un contexte tendu Cet affrontement s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre l’Église catholique et l’armée. L’archevêque Muteba avait récemment critiqué l’arrestation de jeunes séminaristes de son diocèse, accusés par les autorités militaires d’être des miliciens recrutés pour le compte de Moïse Katumbi, opposant politique influent. Pour l’heure, l’armée n’a pas réagi aux accusations de l’archidiocèse, mais cette affaire met en lumière des relations de plus en plus conflictuelles entre l’Église et les forces armées dans le Haut-Katanga.
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