Inondations à Kinshasa : « Sans mesures fortes et urgentes, le pire est à venir » (Génie Kande) La pluie diluvienne qui s’est abattue sur Kinshasa dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 avril 2025 a laissé derrière elle un paysage de désolation. Dégâts matériels considérables, pertes en vies humaines, quartiers inaccessibles… la capitale congolaise s’est retrouvée paralysée, une fois de plus, face à l’impréparation des services urbains. Le boulevard Lumumba, l’une des principales artères reliant le centre-ville à l’aéroport international de N’djili, s’est transformé en un fleuve infranchissable. Des centaines d’automobilistes et de piétons, surpris par la montée des eaux, ont été contraints de passer la nuit sur place. Une scène surréaliste, choquante… mais tristement révélatrice. Pour Génie Kande, environnementaliste et président de l’ONG FOGEKA, cette énième catastrophe doit être le point de départ d’un sursaut politique et écologique. Il tire la sonnette d’alarme : « Sans mesures fortes et urgentes, le pire est à venir. » Il propose de libérer un périmètre de cinquante mètres de part et d’autre de toutes les rivières traversant la capitale, afin de permettre un meilleur écoulement des eaux en période de crue. À cela s’ajoute la nécessité de restaurer tous les égouts et caniveaux aujourd’hui obstrués par des constructions anarchiques, afin de faciliter l’évacuation naturelle des eaux vers les rivières et le fleuve Congo. Une approche structurelle, selon lui, est indispensable pour faire face à l’intensification des épisodes climatiques extrêmes dans un contexte de changement climatique global. Car au-delà des déclarations officielles et des descentes sur terrain du gouverneur, la population attend des actes concrets. L’impréparation des services provinciaux, incapables de mettre à disposition ne serait-ce qu’une pirogue ou un canot moteur au niveau du pont N’djili, a alimenté la colère des Kinois. Certains s’interrogent : et s’il s’agissait d’un tremblement de terre demain, serions-nous prêts ? « Gouverner, c’est prévoir », dit l’adage. Le drame du 4 avril doit être le dernier signal d’alarme. Car cette fois, Kinshasa ne peut plus se contenter de sécher ses larmes sous le soleil.
Laissez-nous un message