des taxis-motos à la Gombe

Kinshasa : l’interdiction des taxis-motos à la Gombe par Tshisekedi reste lettre morte


Kinshasa : l’interdiction des taxis-motos à la Gombe par Tshisekedi reste lettre morte Annoncée avec fermeté lors du Conseil des ministres du vendredi 19 septembre, la décision du Chef de l’État visant à encadrer strictement les taxis-motos à Kinshasa peine déjà à se traduire sur le terrain. Quatre jours après, les motards circulent toujours librement à la Gombe, malgré l’interdiction formelle d’accès au centre-ville. Les mesures annoncées étaient pourtant claires : port obligatoire du casque pour le conducteur et le passager, identification rigoureuse des motos pour assurer leur traçabilité, limitation de leur champ de circulation aux zones périphériques, et transmission d’un rapport mensuel au Conseil des ministres sur l’évolution de la situation. Autant de dispositions censées marquer un tournant dans la régulation d’un secteur devenu incontournable mais anarchique. La réalité est tout autre. Au centre-ville, le constat est amer : les services chargés du contrôle peinent à faire appliquer la mesure. Pire, certains agents ferment les yeux contre quelques billets. « Ce sont mes amis. Ils me laissent passer. Je leur offre de temps en temps un peu d’argent », confie un conducteur de taxi-moto. Un autre ajoute : « Chaque semaine, nous envoyons 10 dollars à un major de la police criminelle. Quand on nous arrête, on l’appelle et il intervient. » Ce système de complaisance entretient un désordre chronique. Et ce n’est pas une première. Depuis plusieurs années, des gouverneurs et ministres des Transports ont déjà annoncé des mesures similaires, interdictions d’accès à certaines zones, obligation de plaques ou de gilets numérotés, campagnes de contrôle, sans jamais réussir à les imposer durablement. À chaque fois, les décisions se sont heurtées à la corruption, à l’absence de suivi et à la dépendance des Kinois vis-à-vis de ce mode de transport rapide et bon marché. Si les motos-taxis apportent une solution aux problèmes de mobilité dans une ville paralysée par les embouteillages, leur activité reste synonyme d’insécurité routière et de criminalité. Conduite sans respect du Code de la route, accidents fréquents, comportements agressifs, et utilisation de motos lors de braquages ou d’agressions : les accusations sont nombreuses. La décision présidentielle, censée remettre de l’ordre, apparaît donc déjà comme une énième mesure « morte dans l’œuf ». Une répétition d’un scénario bien connu à Kinshasa : celui de l’autorité de l’État mise en défaut face aux réalités du terrain et aux réseaux d’intérêts qui gravitent autour de ce secteur informel mais vital pour des milliers de familles.

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