Colloque CIFOR

Kinshasa : un colloque pour sortir les marchés domestiques du bois de l’ombre


Kinshasa : un colloque pour sortir les marchés domestiques du bois de l’ombre Un colloque international consacré aux marchés domestiques du bois en Afrique centrale s’est ouvert ce mardi 23 septembre à Kinshasa. Organisée par le Centre de recherche forestière internationale et le Centre international de recherche en agroforesterie (CIFOR–ICRAF), en partenariat avec l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT), la rencontre réunit pendant deux jours chercheurs, décideurs, industriels et exploitants artisanaux. Objectif : repenser un secteur vital pour l’économie locale mais encore largement dominé par l’informalité. Le paradoxe saute aux yeux. L’Afrique centrale possède l’un des bassins forestiers les plus riches au monde, mais l’approvisionnement de ses propres marchés repose en grande partie sur des sciages illégaux, une exploitation artisanale sans encadrement et une fiscalité quasi absente. « La politique forestière a trop longtemps privilégié l’exportation industrielle, oubliant les besoins intérieurs qui constituent pourtant le tissu vivant de nos économies », reconnaît un représentant du ministère congolais de l’Environnement. Cette marginalisation ne date pas d’hier. Pendant des décennies, les politiques publiques et les bailleurs ont concentré leurs efforts sur les grandes concessions et les exportations, reléguant la consommation locale au second plan. Or, ce marché nourrit des milliers de familles et approvisionne en bois d’œuvre la majorité des villes et villages de la région. En le négligeant, les États ont laissé prospérer un système informel qui échappe à leurs finances et compromet la durabilité des forêts. « Les marchés domestiques ne doivent plus être considérés comme secondaires mais comme un levier stratégique pour valoriser nos bois tropicaux et bâtir des économies plus inclusives », plaide Alain Tiotsop de l’ATIBT. Le secrétaire exécutif de la COMIFAC, Hervé Maïdou, insiste de son côté sur la nécessité d’une réponse régionale : harmoniser les politiques forestières, encadrer l’exploitation artisanale et créer un cadre fiscal adapté. Depuis plus d’une décennie, plusieurs études ont déjà souligné l’importance socio-économique du bois consommé localement, mais leurs recommandations sont restées lettre morte. En réunissant tous les acteurs autour de la table, le rendez-vous de Kinshasa entend rompre avec cette inertie. Objectif : sortir les marchés domestiques de « l’angle mort » des politiques forestières et en faire un moteur de durabilité, d’emplois et de développement inclusif pour l’Afrique centrale. La rencontre doit s’achever par l’adoption de recommandations stratégiques destinées à inspirer aussi bien les politiques publiques que les initiatives privées.

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