L’éruption du Nyiragongo le 17 janvier 2002 : Une catastrophe, des causes et une renaissance Le 17 janvier 2002, le volcan Nyiragongo, situé à proximité de Goma, dans l’est de la RDC, provoqua l’une des pires catastrophes naturelles de l’histoire récente du pays. Cet événement marqua durablement les habitants et souligna la fragilité des infrastructures face aux phénomènes volcaniques, mais aussi la résilience remarquable des populations locales. Le matin de ce 17 janvier, le Nyiragongo entra en éruption de manière soudaine. Des fractures s’ouvrirent sur les flancs sud et sud-est du volcan, libérant une lave particulièrement fluide et rapide. La coulée principale atteignit Goma en début d’après-midi, traversant le centre-ville et détruisant environ 70 % des infrastructures urbaines. Environ 10 % de la superficie de la ville fut ensevelie sous une épaisse couche de lave, détruisant maisons, commerces, écoles et hôpitaux. Les quartiers les plus touchés furent ceux situés au sud-est, vers le lac Kivu, où les coulées de lave continuèrent leur progression jusqu’à atteindre les rives du lac, suscitant de nouvelles inquiétudes. Bilan humain et matériel Le bilan de l’éruption est lourd. On dénombre 147 morts, selon des rapports officiels, causés par des accidents liés à la lave, des effondrements et des émanations de gaz toxiques. Tandis que Nationalgeographic.fr évoquait près de 250 vies emportées par la lave. Par ailleurs, le bilan faisait état de 120 000 personnes déplacées, ayant perdu leurs habitations et leurs moyens de subsistance. Pendant ce temps, selon Planet Terre ENS Lyon, des infrastructures économiques vitales, représentant près de 80 % de l’activité économique locale, furent détruites, mettant à genoux l’économie de la ville. Malgré l’ampleur des dégâts, les pertes humaines furent relativement limitées par rapport à l’intensité de la catastrophe, en raison des efforts d’évacuation et de l’alerte rapide, bien que ces initiatives aient été critiquées pour leur manque de coordination. Les causes de l’éruption L’éruption du Nyiragongo est directement liée à l’activité tectonique intense dans la région du Rift Est-Africain, où des mouvements de la croûte terrestre provoquent des fractures et des remontées de magma. D’après GeoRiska Museum, la particularité du Nyiragongo réside dans son magma très fluide, riche en carbonatites. Cette composition chimique unique explique la vitesse exceptionnelle des coulées de lave, qui peuvent atteindre 60 km/h, une caractéristique rare pour les volcans. Cette fluidité rend les éruptions du Nyiragongo particulièrement dangereuses et difficiles à gérer pour les populations environnantes. Face à l’ampleur de la catastrophe, le gouvernement congolais déclara rapidement une situation d’urgence et lança un appel à l’aide internationale. Les réponses furent cependant mitigées, en raison des ressources limitées et des conflits armés qui affectaient déjà la région à cette époque. Des milliers de Gomatraciens fuirent vers le Rwanda voisin, tandis que des camps temporaires furent mis en place autour de Goma. L’ONU, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et plusieurs ONG se mobilisèrent pour fournir des vivres, des soins médicaux et des abris temporaires. Le gouvernement fut critiqué pour l’absence de plan d’urgence et de moyens pour gérer les conséquences de l’éruption. Les craintes liées au lac Kivu L’arrivée de la lave dans le lac Kivu suscita une inquiétude particulière. Ce lac contient d’importantes quantités de gaz dissous, notamment du méthane et du dioxyde de carbone, piégés dans ses profondeurs. Une interaction entre la lave et le lac aurait pu provoquer une éruption limnique, libérant ces gaz mortels et causant des pertes humaines catastrophiques. Heureusement, ce scénario fut évité. Après l’éruption, Goma fut confrontée à un défi colossal : se relever des décombres. La population locale, soutenue par des ONG et des partenaires internationaux, entreprit un processus de reconstruction ambitieux. Malgré les lenteurs administratives et les défis économiques, Goma réussit à renaître. L'éruption de Nyiragongo le 22 mai 2021 Le 22 mai 2021, le Nyiragongo entra de nouveau en éruption, causant l’évacuation de milliers de personnes et provoquant des destructions supplémentaires dans la région. Cette éruption rappela aux habitants la fragilité de leur situation face aux menaces volcaniques. Les autorités et les ONG mirent en place des mesures d’urgence pour aider les populations touchées, soulignant l'importance de la préparation face à de tels événements. En 2025, Goma est devenue un centre économique, culturel et touristique important de la RDC, accueillant des institutions internationales et des initiatives de développement. Comme le souligne le journaliste Benjamin Bubanga, “Grâce à la force et au courage des Gomatraciens, la ville s’est relevée et transformée. Goma reste une ville qui incarne la résilience et la détermination.”
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