Libération de Kamerhe : sacrilège pour les uns, célébration pour les autres
Relâché depuis lundi 6 décembre dans la soirée, Vital Kamerhe a passé sa première nuit à la maison. Sur décision de la Cour de la Cassation, le président de l'Union pour la Nation Congolaise (UNC) a obtenu la liberté conditionnelle.
Les sources proches du dossier renseignent qu'une caution de 500.000 USD devait être payée par le président national de l'UNC avant de bénéficier de cette libération conditionnelle. L’UNC mobilise déjà pour célébrer cette libération.
« Les membres de l'UNC, avons le droit légitime de nous réjouir de la libération conditionnelle de notre président national Vital Kamerhe, l'obligation de rendre grâce à Dieu et de féliciter la Cour de cassation pour son humanisme. Appelons les collègues de l'Union Sacrée de la Nation à durcir le bloc derrière le chef de l'Etat », a écrit J-B Mayo, ancien Secrétaire Général de l’UNC, via Twitter.
Me Jean-Claude Katende, président de l’ONG Asadho, croit quant à lui à l’existence de l’état de droit en République Démocratique du Congo sous Félix Tshiseked, après la libération de Vital Kamerhe, président national de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC).
Pour Me Katende, « la liberté provisoire accordée à monsieur Vital Kamerhe est conforme aux lois de la République », a-t-il twitté.
L’activiste des droits de l’homme Me Jean-Claude Katende, n’a jamais fait de concession à la justice congolaise depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête du pays. Il était le premier à contester la libération de certains membres de l’UDPS, parti présidentiel. Mais dire que la libération de Vital Kamerhe est conforme aux lois du pays est un signal fort.
Noel Tshiani, par contre, dans un post sur Facebook, estime que dès lors que Vital Kamerhe n’a pas purgé sa peine, l’état de droit, la lutte contre la corruption et les détournements des fonds publics deviennent des slogans creux et sans signification.
Ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, 62 ans, avait été condamné en avril 2020 à 20 ans de prison, pour détournement de près de 50 millions de dollars alloués à la construction de maisons préfabriquées pour des militaires et des policiers, dans le cadre d’un programme qui devait lancer le mandat du président Tshisekedi.
Cette peine a été réduite à 13 ans de prison en appel en juin 2021. Lors des audiences, ses avocats avaient dénoncé « un procès politique pour l’empêcher de se présenter en 2023 ».
Dieumerci Kalewu
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