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Monusco : Bintou Keita fait ses adieux aux staffs Après près de cinq années à la tête de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita a adressé dans un mail samedi 29 novembre un message d’adieu profondément personnel aux fonctionnaires de l’ONU. Un texte dans lequel elle revient sur les défis majeurs affrontés, les décisions difficiles prises récemment et l’héritage qu’elle laisse derrière elle. Bintou Keita confie que son départ survient après une période particulièrement éprouvante pour la Mission, marquée par l’application du plan de contingence et l’examen comparatif ayant conduit à la résiliation de nombreux contrats au sein du personnel. Elle exprime une profonde sympathie envers les agents concernés : « Cela ne remet en cause ni votre compétence ni votre engagement. Cela reflète uniquement les contraintes financières auxquelles l’Organisation fait face. » La Représentante spéciale du Secrétaire général souligne n’avoir jamais été confrontée, en plusieurs décennies de carrière onusienne, à une crise de liquidité d’une telle ampleur. Repenser la Mission pour la rendre « fit-for-purpose » Mme Keita rappelle que son mandat a été guidé par la nécessité de refondre les structures de la MONUSCO pour les rendre plus agiles, plus efficaces et mieux adaptées aux réalités sécuritaires du pays. Son fil conducteur : protéger les civils, prévenir les violences, et offrir un minimum d’espace sécurisé dans un contexte où les groupes armés continuent de sévir, notamment dans l’Est du pays. Elle souligne la contribution cruciale des équipes onusiennes, nationales comme internationales : « Sauver des vies, protéger des communautés, incarner l’espoir… L’union fait la force, et c’est une conviction que je garde intacte. » Elle rappelle également que, dans plusieurs zones du pays, la MONUSCO a souvent constitué « la seule présence vers laquelle se tourner » pour des missions régaliennes. Un appel à rester exemplaires face aux comportements contraires aux valeurs onusiennes Sans détour, Bintou Keita évoque les difficultés liées à certains comportements inacceptables au sein des effectifs. Elle interpelle les agents sur leur devoir d’exemplarité : « Nos valeurs ne tiennent pas dans les documents. Elles tiennent dans votre manière d’être, dans des décisions parfois infimes mais décisives, prises loin des regards. » Elle insiste : la manière d’agir compte autant que l’action elle-même. Bintou Keita dit emporter avec elle les images des souffrances vécues par les populations, mais aussi celles du courage et de la résilience des Congolaises et Congolais qui, malgré tout, œuvrent quotidiennement pour soulager, prévenir et reconstruire. Elle affirme que ce sont ces voix-là que les Nations Unies doivent continuer de porter. À son arrivée en mars 2021, beaucoup pensaient que son rôle serait de conduire la fermeture complète de la MONUSCO. Elle rappelle que son mandat était celui d’un retrait responsable et progressif, en coordination étroite avec les autorités congolaises. Le retrait est aujourd’hui en pause, mais l’esprit de transition demeure, dit-elle. Elle insiste : l’héritage le plus précieux de la Mission restera ses collaborateurs nationaux, qui continueront à servir leur pays bien après le départ de la mission onusienne. Bintou Keita salue la qualité du dialogue avec les structures syndicales internes : « Même lorsque des divergences sont apparues, nous avons su préserver l’essentiel : le dialogue et l’intérêt collectif. » Son message se conclut sur une note personnelle : « Je pars, mais une part de moi demeure ici, enracinée dans cette terre qui marque ceux qui la traversent. Je resterai liée à cette terre et à ceux qui la portent. Au revoir. »