Mort du brigadier Kabeya : la justice saisie après un incident impliquant la garde de la Première ministre La mort du brigadier de première classe Kabeya Senda Fiston, agent de la Police de Circulation Routière (PCR), a suscité une vague d’indignation en République démocratique du Congo. Les circonstances de son décès restent floues, mais une vidéo virale publiée sur les réseaux sociaux a enflammé l’opinion publique. Dans cette séquence largement partagée, un agent de la PCR affirme que son collègue aurait été interpellé, passé à tabac et conduit à l’auditorat militaire, où il aurait succombé. Selon lui, l’altercation aurait éclaté après que la garde rapprochée de la Première ministre, Judith Suminwa, ait circulé à contresens, une pratique pourtant interdite par la loi. Un choc sur les réseaux sociaux La diffusion de cette vidéo a rapidement déclenché une vague d’émotion. Des messages de soutien, des appels à la justice et des hommages se sont multipliés, dénonçant ce qui est perçu comme un abus de pouvoir. L’émoi a été tel que la Première ministre s’est retrouvée sous le feu des critiques. Face à l’ampleur de la polémique, la Primature a réagi officiellement dans un communiqué publié le 1er avril : “Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, exprime son profond regret à la suite de la disparition d’un homme dévoué à servir notre pays et adresse ses sincères condoléances à la famille du défunt et à l’ensemble du corps de la Police Nationale Congolaise.” Le communiqué précise également que la justice militaire a été saisie et qu’une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire. La Primature invite la population à ne pas céder à la manipulation ni à la spéculation, en attendant les conclusions de la procédure judiciaire. Une réaction rapide de la justice Dans la foulée, le Ministre d’État et ministre de la Justice, Constant Mutamba, a ordonné l’ouverture d’une enquête et instruit l’auditeur supérieur de la Gombe d’engager des poursuites en flagrance contre les auteurs présumés. De son côté, la Police Nationale Congolaise a également appelé au calme tout en affirmant que les circonstances exactes du décès restent à clarifier. Cet incident relance le débat sur le non-respect des règles de circulation par les véhicules officiels. Depuis 2021, une ordonnance présidentielle interdit à toute escorte, y compris celle des autorités, d’emprunter des voies à contresens. Cette mesure a été réaffirmée en 2024 par le commissaire provincial de la police, Blaise Kilimbalimba, dans le cadre d’une campagne de civisme routier. Cependant, dans la pratique, de nombreux cortèges continuent de braver l’interdiction, créant des tensions avec les forces de l’ordre chargées d’assurer la discipline routière. Alors que l’enquête suit son cours, l’opinion publique attend des réponses. L’issue de cette affaire pourrait avoir des répercussions bien au-delà de ce drame, en questionnant la place de l’État de droit et le respect des institutions dans la gestion des forces de sécurité.
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