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Procès Bukanga Lonzo : tous les prévenus absents, le ministère public dénonce un “sabotage organisé”


Procès Bukanga Lonzo : tous les prévenus absents, le ministère public dénonce un “sabotage organisé” Nouvelle journée d’audience ce mercredi 23 avril dans le procès très attendu du dossier Bukanga Lonzo, et nouveau coup de théâtre : aucun des prévenus n’a répondu présent devant la Cour constitutionnelle. Parmi eux, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon, qui a officialisé son refus de comparaître en s’appuyant sur la décision récente de l’Assemblée nationale lui reconnaissant ses immunités parlementaires. Mais cette absence collective n’a pas laissé le ministère public indifférent. Visiblement excédé, le procureur général près la Cour constitutionnelle a dénoncé ce qu’il qualifie de “sabotage organisé du processus judiciaire”, accusant les prévenus de manœuvres concertées pour bloquer le procès. « Il est inacceptable que tous les prévenus se permettent de narguer la plus haute juridiction de notre nation », a lancé le magistrat à la barre, avant d’ajouter : « C’est l’État congolais lui-même, à travers son institution judiciaire suprême, qui est ainsi défié. » Matata Ponyo s’abrite derrière l’Assemblée nationale Dans une correspondance adressée à la Cour constitutionnelle deux jours avant l’audience, Matata Ponyo affirme se conformer à la position de l’Assemblée nationale qui, lors de sa plénière du 17 avril, a jugé les poursuites “inconstitutionnelles” tant qu’aucune levée officielle de ses immunités n’est intervenue. Pour lui, sa comparution serait donc une violation de la Constitution et du règlement intérieur de la Chambre basse. « La procédure actuelle est réputée irrégulière, illégale et inconstitutionnelle », écrit-il. Le ministère public ne l’entend pas de cette oreille. Il rappelle que Matata Ponyo était déjà poursuivi avant son élection en tant que député, et qu’il ne saurait désormais se retrancher derrière son statut pour échapper à la justice. « Les immunités ne sauraient être synonymes d’impunité », a martelé le procureur et de préciser : « Il ne peut aujourd’hui, par des manœuvres dilatoires, chercher à entraver le travail de la Cour. » Il a par ailleurs rejeté toute hypothèse de procès politique : « C’est cette même Cour qui lui a permis d’être candidat, puis a validé son élection. Si ce procès était politique, sa candidature aurait été rejetée dès le départ. » Un procès menacé ? Avec l’absence totale des prévenus, la légitimité du processus judiciaire est mise à rude épreuve. La Cour constitutionnelle se retrouve confrontée à un dilemme : poursuivre en l’absence des accusés, ou suspendre les audiences dans un contexte de bras de fer institutionnel inédit. Le projet Bukanga Lonzo était censé être l’un des piliers de la relance agricole en République Démocratique du Congo. Lancé en 2014 sous le gouvernement de Matata Ponyo, ce parc agro-industriel situé à environ 230 km de Kinshasa devait permettre d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays, avec des investissements de plus de 200 millions de dollars. Mais en 2017, le projet est à l’arrêt. Les machines sont à l’abandon, les infrastructures inachevées, et les fonds envolés. Selon le parquet, plus de 205 millions de dollars auraient été détournés, soit près de 80 % du budget total du projet. L’affaire, longtemps en sommeil, a été relancée en 2021, après la levée des poursuites judiciaires pour faits de gestion.

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