RDC : 3 journalistes tués, 1 porté disparu, 19 autres agressés depuis le début de l'année 2021
Journaliste en Danger (JED) a rendu public mardi 02 novembre son rapport sur la liberté de la presse et d'expression en République démocratique du Congo, intitulé "Mauvais temps pour la presse en RDC". Ce, à l'occasion de la célébration le même 02 novembre, de la "Journée internationale de lutte contre l'impunité des crimes commis contre les journalistes".
Dans ledit rapport, JED répertorie plus de la moitié des cas d’atteintes à la liberté de la presse, soit 51%, touchant à la sécurité physique des journalistes, et sont constituées des menaces qui précèdent parfois les assassinats ; des agressions physiques et des journalistes contraints à vivre dans la clandestinité, loin de leurs maisons et de leurs familles pour échapper à la mort, suite à des menaces des miliciens ou des militants politiques.
En chiffres, JED parle d'au total 110 cas d'atteintes à la liberté de la presse. Il s'agit notamment de 3 journalistes tués, 1 porté disparu, 10 incarcérés, 28 interpellés, 19 agressés, 33 harcelés ou menacés et 1 ayant subi des pressions administratives ou judiciaires.
À noter que 48 de ces cas ont été recensés à l’Est du pays, dont 25 cas dans les deux provinces sous état de siège, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri.
Partant de l’analyse de la situation préoccupante actuelle de la liberté de la presse en RDC, JED recommande au gouvernement ce qui suit :
- Réformer sans délai, le cadre légal répressif actuel, à savoir, la Loi N°002 du 22 juin 1996, portant modalités de l’exercice de la liberté de la presse, en consacrant la dépénalisation des délits de presse afin que les journalistes puissent exercer sereinement et librement leur indispensable rôle de quatrième pouvoir ;
- Doter la RDC d’une loi d’accès à l’information qui fera obligation à tous les mandataires publics de publier toutes les informations d’intérêt général, non couvertes par le secret, pour des raisons de sécurité nationale ;
- Mettre fin aux arrestations des journalistes et aux suspensions arbitraires des médias en confiant à un organe de régulation indépendant l’exclusivité des prérogatives de sanctions et en sensibilisant les forces de sécurité et acteurs du monde judiciaire aux droits et devoirs des journalistes ;
- Mettre en place un mécanisme national de protection des journalistes doté des moyens et des relais dans les différentes institutions afin que les exactions commises contre les professionnels du secteur ne restent pas impunies ;
- Mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes.
LV
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