RDC : Un vaste réseau d’escroquerie et de piratage de comptes opère sur Facebook Depuis 2023, un réseau mafieux sévit sur Facebook, exploitant la plateforme pour des escroqueries et des piratages de comptes. En novembre dernier, Polydor Kangela, avocat et serviteur de Dieu à la CELPA/Gombe, à Kinshasa, en a été victime. Les malfaiteurs ont réussi à accéder à son compte et à publier des messages frauduleux prétendant des gains financiers mirifiques. Sur son story, les hackers ont diffusé un message affirmant : « J’avais investi 100 $ et j’ai gagné 1 000 $. Si vous voulez en savoir plus, contactez-moi en privé. C’est sérieux. » Ce message était accompagné de photos de Kangela, ainsi que d’une image d’une mallette remplie de billets en dollars américains. Malgré l’ampleur du dégât, Kangela a réussi à reprendre le contrôle de son compte et a averti la communauté via un message d’alerte : « Si vous voyez ce message sur mon compte Messenger ou Facebook, sachez que ce n’est pas moi. C’est l’œuvre d’un escroc et voleur. Ne répondez pas et ne lui donnez aucun numéro. Il parle d’un investissement qui n’existe pas. C’est un voleur ! » Une fraude bien organisée Ce type d’arnaque n’est pas isolé. En novembre 2023, le compte d’un autre utilisateur, Kevin Nseka, a également été piraté. Comme dans le cas de Kangela, des messages de faux investissements ont été publiés. Pour comprendre les méthodes de ce réseau, notre confrère Louange Vangu a engagé une conversation avec les pirates. Prétendant être intéressé, il a demandé des détails sur l’éventuel investissement. Le malfaiteur, se faisant passer pour un représentant de “Congo Investissement”, lui a promis un retour rapide : « Si tu investis 50 $, tu gagneras 250 $ dans les prochaines minutes. » Le pirate a fourni un numéro M-Pesa pour effectuer le paiement : 0833583624. Suite à cette interaction, Louange Vangu a dénoncé l’escroc, identifié comme Hippolyte Ngalasa, sur son propre compte Facebook, tout en partageant le numéro WhatsApp associé : +243 994 803 222. Une armée numérique au service de l’escroquerie Des recherches menées début décembre 2024 ont révélé que ces arnaqueurs utilisent des pages Facebook à faible audience (à peine 60 abonnés) pour promouvoir des offres fictives. Ils recourent à des publicités payantes et affichent des logos de services de mobile money et de banques pour paraître crédibles. Une armée de comptes fictifs commente les publications avec des messages élogieux : « Merci pour l’investissement. Je viens de recevoir mon argent. Je recommande à tout le monde d’investir, » peut-on lire sur un profil fraîchement créé. Ces profils sont souvent des leurres, affichant peu de publications et des photos attirantes pour gagner la confiance des victimes. Une politique insuffisante de Facebook Facebook affirme avoir une politique stricte contre les escroqueries et le piratage, et dispose de mécanismes pour signaler les contenus frauduleux ou les comptes compromis. La plateforme propose des outils tels que l’authentification à deux facteurs, des alertes pour connexions suspectes, et un centre d’assistance dédié aux victimes de piratage. Cependant, dans la pratique, ces mesures se révèlent souvent inefficaces face à l’ampleur du phénomène, surtout dans les pays où la régulation numérique est limitée. Malgré les signalements répétés par les utilisateurs, de nombreux comptes piratés ou contenus frauduleux restent actifs pendant des semaines, exposant des milliers de victimes potentielles. Facebook tarde également à collaborer efficacement avec les autorités locales pour démanteler ces réseaux criminels, aggravant la situation dans des pays comme la République démocratique du Congo (RDC), où les outils de cybersécurité sont encore peu développés. Le silence inquiétant du gouvernement congolais Alors que ces escroqueries prennent de l’ampleur et mettent en péril la sécurité numérique des citoyens, le gouvernement congolais reste étonnamment silencieux. Aucune campagne de sensibilisation ni action légale significative n’a été entreprise pour freiner ce fléau. Cette inaction soulève des questions sur l’engagement des autorités à protéger leurs citoyens dans un contexte où les cybercrimes deviennent de plus en plus sophistiqués. En l’absence de régulations locales efficaces et d’une réponse proactive du gouvernement, les utilisateurs congolais de Facebook sont laissés à eux-mêmes face à ces réseaux mafieux. Ce vide juridique et institutionnel favorise l’émergence de ces escroqueries à grande échelle. Soyez vigilant ! L’argent facile n’est qu’une illusion. Comme les poissons et les oiseaux attirés par un appât, ceux qui cèdent à la gourmandise se font piéger.








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