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Maroc - RD Congo, ce mardi 13 octobre... Un duel des fauveses Lions de l'Atlas contre les Léopards de la RDC sur le sol où repose celui qui voulait faire de ceux-ci la plus grande sélection africaine! En effet, s'inspirant tour à tour de Gamal Abdel Nasser avec les Pharaons d'Égypte, de Kwame Nkrumah avec les Black Stars (il va même rappeler le tout premier joueur noir de la Bundesliga, Gyamfi de Fortuna Dusseldorf, pour en faire le tout premier sélectionneur national), et de Sékou Touré avec le Sily National (il avait fait de ses internationaux des salariés de l'État, et organisé un procès pour juger les joueurs du FC Hafia de Conakry à leur retour au pays, après la finale perdue contre le Mouloudia d'Alger ), Joseph Désiré Mobutu avait choisi d'utiliser le football comme un instrument de propagande personnelle, pour servir ses ambitions politiques! Ayant ressenti le cinglant 5-2 concédé face aux Black Stars par les Lions, les ancêtres des Léopards de la RDC, lors de leur toute première participation à la CAN (Tunisie 1965), comme une défaite personnelle, Mobutu va décider d'inviter ces fameux Ghanéens à Léopoldville pour un match amical, histoire de laver l'affront de Sousse! Avec ses invités de marque, ses ministres et ses compagnons du Haut-commandement de l'Armée Nationale Congolaise, le nouvel homme fort de Léo est présent au stade Tata Raphaël, par cet après-midi du 30 janvier 1966... Avec de grands gestes, Mobutu commente ce qui a changé dans la sélection nationale (depuis l'éviction du coach Léon Mukuna dit Trouet à qui l'on a attribué les huit buts encaissés, et deux marqués en seulement deux matches de la CAN!). Devant Mobutu, la bande à Osei Koffi met une nouvelle fois à genoux les Congolais (3-0)... Ce dernier, la star de l'équipe, se permet même de se mettre en équilibre sur le ballon, narguant un défenseur adverse... Humiliation suprême! Au lendemain de celle-ci, Mobutu convoque manu militari son ministre de la Jeunesse et des Sports. Dès qu'il entre dans le bureau présidentiel, cette phrase prononcée sur le ton du rappel à l'ordre lui arrive sur la gueule, tel un uppercut: «Je veux avoir la meilleure équipe d'Afrique!» Et «Nkoy Elombe» ordonne le retour au pays des «Belgicains»... Paul Bonga-Bonga, Nicodème Kabamba, Max Mayunga, Kalambay (futur coach de V.Club), Julien Kialunda, Mutshimwana, Kasongo, Bula (le père du chanteur de Wenge) regagnent Léo, mboka moko ba kombo ebele, Kini ya ba nganga ... Un match est plus tard est organisé entre ces «Belgicains» et les Lions basés à Léopoldville dans un premier temps... Le technicien hongrois, Ferenc Csanadi, est chargé d'en tirer une sélection compétitive dont le professionnel Kabamba sera le capitaine, et Joseph Kibonge dit Gento le vice-capitaine... Éthiopie 1968 n'est plus loin! Afrika akoyoka nsango... Boye nde tozozela, po toloba: «C'est arrivé quand on était là!» © D.M.