Nord-Kivu : Ce que le M23 demande à Kinshasa après son retrait des territoires occupés
Les rebelles M23 se sont retirés de plusieurs de leurs positions au Nord-Kivu, a confirmé dans un communiqué du 10 avril dernier, leur porte-parole politique.
Laurence Kanyuka indique ces opérations de retrait font suite aux décisions des chefs d'Etat du sommet de Bujumbura du 4 février dernier ainsi qu'aux recommandations des dirigeants régionaux et partenaires internationaux qui ont notamment appelé à la cessation des hostilités et au retrait des rebelles dans leurs positions d'avant juin 2022.
Ce mouvement pro-Rwandais attend que Kinshasa fasse sa part également. Il sollicite un dialogue politique avec les autorités congolaises.
"Le M23 appelle les dirigeants régionaux, les partenaires internationaux, le médiateur du processus de Luanda et le facilitateur du processus de Nairobi à prendre langue avec le gouvernement de Kinshasa en lui demandant de faire sa part. Le M23 rappelle que le retrait en cours n'est pas une fin en soi mais une étape importante pour créer des conditions favorables à la tenue du dialogue politique", mentionne la rébellion dans son document.
Cependant, Kinshasa refuse tout dialogue avec le M23. Rn briefing hebdomadaire le 11 novembre dernier, le gouvernement congolais précisait les conditions sinequanone pour une possible intégration du M23 dans les pourparlers de Nairobi.
« Pour nous les conditions sont les suivantes, il faut que le M23 cesse ses activités criminelles, il faut qu’il se retire des localités occupées, il faut que nos compatriotes qui ont été chassés reviennent à leurs domiciles et il faut que cesse tout soutien aux groupes armés et dans le cas d’espèce au M23 et nous ne changerons pas cette conditionalité », précisait le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
RETRAIT DES REBELLES
Ce mardi 11 avril, les rebelles du M23 se sont retirés totalement de la chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Après leur retrait de Kibirizi, dans le groupement de Mutanda, Bambo et Kishishe, dans le groupement de Bambo, Tongo était le dernier groupement de la chefferie de Bwito où le M23 déployait encore ses positions.
D'après la Radio Okapi,
ce même mardi, ils ne sont plus visibles sur place, affirment des sources locales. Les derniers rebelles ont quitté Tongo et les villages environnants, lundi 10 avril vers 9 heures locales. Les sources civiles locales indiquent que ces rebelles ont pris la direction de l’Est du territoire de Rutshuru.
Les contingents Kenyans et Sud-soudanais de la force régionale de l’EAC devraient prendre le relais ce mardi, a annoncé, lundi une mission de reconnaissance de ces contingents à Tongo.
Par ailleurs, dans la chefferie de Bwisha, les combattants du M23 sont moins visibles, ce mardi, à Kiwanja mais maintiennent toujours leurs positions dans une dizaine d’agglomérations stratégiques de cette partie du territoire de Rutshuru notamment sur l’axe Rutshuru-centre-Bunagana, mais aussi l’axe Rutshuru centre-Rugari-Kibumba.
Des sources dans la région affirment que le retrait de ces rebelles de ces axes est jusqu’à présent très timide. Du côté du territoire de Masisi, ce mardi, les rebelles ne sont plus à Kilolirwe et Kitshanga où ils étaient encore déployés, rapportent des sources locales.
Mais les autorités coutumières et administratives de Masisi, refugiés à Goma, n’ont pas encore confirmé le retrait total du M23 de ces agglomérations.
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