Tshisekedi

[Edito] « Tom Sawyer » crucifie les enseignants


[Edito] « Tom Sawyer » crucifie les enseignants

Abidjan, encore cette ville qui a arraché « Papa Wemba » sur scène, vient de clouer au pilori le pauvre enseignant… devant la communauté congolaise, réunie autour de son chef. Cet enseignant qui se console chaque matin avec la chanson « Notre beau métier », et le soir, il doit fuir la « mama mapa » [vendeuse de pain] parce qu’il n’a pas trouvé 200 Fc, 0,1 USD, afin de payer la dette contractée le matin.

« Les enseignants n’ont pas le niveau, ils n’ont pas la matière ». Cette phrase du Président de la République fait mal, et même très mal au sein de l’opinion nationale. Comme toujours, les camps se dessinent. Loin de la communauté physique, la toile s’est en mêlée, soufflant le froid et le chaud.

Un peu partout à Kinshasa, ou ailleurs, les langues se délient, aussi bien dans le transport en commun que dans d’autres coins, ou sur Internet. « La vérité a été dite », soutiennent les « Talibans », connotations faites aux radicaux sympathisants de Félix Tshisekedi. Déboussolés au début après le choc subi, les explications n’ont pas manqué après. 

Très rapide à la Vinicius, dit Ndolo-libongo, Abraham Lwakabuanga se retrouve à la surface de réparation, sur son compte Facebook. Cet ancien directeur de communication de la Présidence n’a pas hésité à faire parler de lui en postant un visuel qui reprend la déclaration du Pr Banza Mokonda, qui fustigeait la qualité de l'enseignement… au rabais, depuis plusieurs décennies.

« On ne peut pas insulter les enseignants. Ce qu'ils font en RDC, c'est pratiquement du bénévolat », commentait un internaute sur le post de Lwakabuanga.

Sans se voiler la face, l'opinion publique admet que la qualité de l'enseignement en RDC laisse à désirer. Mais là où le Président pèche, c'est le fait de le dire dans un « cadre inapproprié ». Et comme à la guerre Russe-Ukraine, les balles sont tirées dans tous les sens.

Plaintif

Félix Tshisekedi, est plaintif, estiment une autre tendance, qui lance des missiles vis-à-vis du PR05. En disant que les notions telles que le réchauffement climatique n'est pas pris dans nos programmes, ils se demandent qui doit prendre en charge cette situation ? La seule bouche qui s’interroge ne manque pas de réponse : « c'est le gouvernement de Tshisekedi, au travers du ministère de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) ». Ce ministère a la charge d'assurer la bonne qualité de l'enseignement à travers un programme qui répond aux attentes du pays. Ce ministère a aussi dans ses attributions le bon fonctionnement du système éducatif. L’exécutif national assure également la prise en charge des enseignants, qui consiste en leur rémunération, leurs formations et autres. 

Une mission placée dans les oubliettes, corrobore l’opposant Alain Bolodjua, dans une émission diffusée sur Non à la balkanisation TV. Après avoir chargé ses munitions, il lance une roquette : « Quand on fait fabriquer les diplômes dans un cyber-café, on ne peut rien dire de bon… ».

Le gouvernement a failli à sa mission et se contente de recruter des centaines et des milliers de fictifs dans le secteur éducatif. La gratuité a essayé de remettre l’Etat responsable, mais la rémunération est insignifiante.

Quelques enseignants de vocation sont soit démotivés ou encore ont déserté, à cause du manque d'organisation du secteur. Ce qui a occasionné l'entrée des mercenaires, les incompétents. Un travail de fond, de toilettage doit être effectué dans ce secteur. 

« Tom Sawyer »

Les détracteurs de Félix Tshisekedi ne ratent pas l’occasion de rappeler la polémique survenue pendant la période de campagne électorale de 2018, faisant état de « faux diplômes », ou de l’école buissonnière du number one, à la manière de Tow Sawyer, ce roman de 1876 de Mark Twain sur un garçon qui grandit le long du fleuve Mississippi. Echec commercial au début, le roman finira par être un succès, surtout dans sa version bande dessinée.

Pour la petite histoire, Tom s'ennuie à l'école et, avec ses amis Joe Harper et Huckleberry Finn, ils s'enfuient sur l'île de Jackson dans le fleuve Mississippi pour commencer leur vie de "pirates".

L’histoire se termine par une admiration de Tom et ses camarades pour avoir monté des stratèges pendant « leurs funérailles », ayant été déclaré morts.

Il est temps que le « pirate » retrouve l’admiration. Ce qui se passe actuellement dans le secteur de l'éducation est le fruit du manque d'organisation. La RDC compte des mercenaires parmi les enseignants, qui occasionnent la dépravation de la qualité de l'enseignement pour la plupart des cas… Et ce n’est pas « Tom Sawyer », qui devra crucifier l’enseignant.

Parler, c’est bien, mais toujours se poser des questions sur l'opportunité. Elle tient compte du temps, du lieu et des circonstances, comme le dit Muriel Vandermeulen : « Ce n'est pas parce qu'on a quelque chose à dire qu'on sait comment le dire. »

La Rédaction.

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