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Casses au Stade des Martyrs : en voici les réelles causes Le mardi 9 septembre 2025, le Stade des Martyrs de Kinshasa s’est mué en champ de désordre. Après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), la liesse populaire a rapidement dégénéré en débordements, casses et vandalisme. Pour beaucoup, ce fut un simple accès de frustration sportive. Pour qui observe attentivement notre société, c’est bien plus que cela : un signal d’alarme. Le football n’est ici qu’un révélateur. Ce qui s’est produit au Stade des Martyrs illustre un mal plus profond : l’absence de leadership, de contrôle et d’encadrement dans la gestion de notre jeunesse. L’impunité est devenue la norme. Le désordre prospère là où la loi n’est pas appliquée. Quand les détenteurs du pouvoir sont eux-mêmes les premiers à piétiner la loi, comment espérer que les citoyens s’y conforment ? L’Etat dispose de tous les outils juridiques pour sanctionner, mais il se refuse à en faire usage. Résultat : la violence se banalise et les foules s’autorisent tout. La crise est également générationnelle. La jeunesse congolaise, nombreuse et dynamique, est laissée sans repères. Aucun contrôle n’existe sur ce qu’elle consomme : musiques dégradantes, drogues, tabac, alcool, contenus violents. Faute de programmes d’encadrement, cette énergie brute, qui pourrait être mise au service de la créativité et du développement, est orientée vers la futilité, la désinvolture et parfois la violence. Ce vide éducatif est une bombe sociale à retardement. Il serait injuste de tout imputer aux seuls jeunes. Les premiers responsables sont les autorités censées les guider. Des ministères entiers Jeunesse, Nouvelle citoyenneté, Eveil patriotique semblent exister seulement de nom. Où sont les campagnes massives d’éducation civique ? Où sont les politiques publiques capables d’inculquer discipline, respect, travail et patriotisme ? L’irresponsabilité des institutions est telle qu’on pourrait croire à une stratégie délibérée de déstabilisation du peuple. Le vrai enjeu n’est pas le football mais notre incapacité collective à canaliser l’énergie populaire. La société congolaise traverse une crise de mentalité : sans valeurs claires, le citoyen perd ses repères et la colère devient sa seule expression. Il est urgent d’inverser la tendance. Cela suppose la fin de l’impunité par des sanctions exemplaires, un contrôle rigoureux de ce que consomment les jeunes, ainsi que la mise en place de programmes citoyens capables de réarmer moralement et civiquement la population. Le Stade des Martyrs n’a fait que révéler une réalité inquiétante : nous marchons sur une poudrière. Soit nous décidons de réformer notre rapport au leadership, à la jeunesse et à la citoyenneté, soit nous continuerons d’assister, impuissants, à des scènes de chaos qui fragilisent notre avenir collectif. La question reste entière : nos dirigeants veulent-ils réellement bâtir une nation stable et responsable, ou l’inaction est-elle devenue une politique en soi ?