Chasseur d’images, soldat de la photo et de la vidéo, il aimait s’appeler reporter de guerre. S’il a pu vaincre plusieurs menaces, intimidations, agressions et crépitement des balles, John n’a pas pu résister à l’armée invisible de la Covid-19. Samedi 20 juin aura été la fin de son combat sur terre. Il est parti dans l’au-delà. Bompengo est mort. Ses collègues reconnaissent en lui un bagarreur, un guerrier, un commando. La Plume infos a recensé une série d’hommages de ses collègues. Léonard Mulamba, ancien rédacteur en chef de Radio Okapi : « Terrible nouvelle avec le décès par Coronavirus de mon collègue de service et ami John Bompengo. Je connais Don John depuis 30 ans. De son studio photo à l'église CBCO Bandal Tshibangu à Radio Okapi...Journaliste Reporter-Photographe, John Bompengo a signé, pour l'histoire, avec son Canon, les images de la vie de la RDC. Il n'y a pas un coin de ce pays immense que John n'a pas mitraillé. Ses photos ont été publiées dans différents médias, ici et ailleurs. Il a bossé pour Associated Press, pour d'autres agences aussi. Bagarreur, il mettait son métier avant sa vie. Plusieurs fois accroché par policiers et militaires, il s'en sortait parfois avec son appareil endommagé, mais en bon professionnel, John savait protéger ses images, sa carte mémoire qu'il mettait à l'abri avant le pire. Devant la paroisse Saint Michel à Bandal, dans le brouillard des gaz lacrymogènes et le crépitement des balles, il est sorti vainqueur des militaires qui réprimaient des chrétiens réclamant par marche la tenue des élections. John ramena à la Rédaction quelques clichés. Pour témoigner... Triste que ce bagarreur soit, la nuit dernière, vaincu par ce maudit coronavirus. Va en paix, Combattant de la liberté. Tu as vécu pour les autres. » Michel Kifinda Ngoy, journaliste reporter : « Un photographe vaillant, IC International comme aimaient l'appeler nous ses intimes, John Bompengo fut un vraiment commando de l'armé de la presse congolaise. Rien ne l'empêchait de faire son travail de chasseur d'images. Il ne s'est laissé intimidé ni le déploiement musclé des policiers et militaires pendant les manifestations politiques de 2015 à 2018, encore moins par ce salaud virus du Corona qui finalement l'a emporté. Il est parti comme un vrai soldat avec l'arme à la main. Il a mené le bon combat de sa vie. Il est donc temps qu'il reçoive sa couronne. Cher John, tes photos ne cesseront jamais d'illustrer nos articles de presse. Ton travail ne t'a pas permis de te confiner car tu devrais toujours être sur terrain pour nous faire vivre la réalité des terrains par tes photos. Ta souffrance durant tous ces jours est passée inaperçue. Car, comme un poisson dans l'eau, tes larmes ne sont pas visibles par la société. Tu as pleuré tout seul sans bénéficier de la compassion des 25 millions d'auditeurs et des milliers d'internautes de Radio Okapi pour qui tu travaillais et tu viens même de donner ta vie laissant ta famille toute seule. Tu es un héros » Jacques Yves Molima, reporter et présentateur des journaux : « Mon frère, tu m'as appelé le 15 juin, il y a exactement six jours, pour me demander qu'est-ce que tu devrais faire par rapport à cette saloperie de Covid, car il te semblait que tu étais touché. Je m'étais mis à t'étaler tout ce que je connaissais... Feuilles de ceci, feuille de cela... Sinda et autres pour la fumigation...Je te disais fais-moi ça matin et soir ça va aller. Et toi de me dire que tu avais aussi déjà les comprimés de la riposte... Ce qui était déjà une bonne chose pour toi. Ô maître de temps qu'est ce qui s'est passé entre temps pour que cette respiration se complique au point de t'emporter et emporter tous nos souvenirs avec toi ? Je tremble en écrivant tout ceci parce que j'étais sûr que tu t'en sortirais comme moi... Ô Seigneur prends pitié !!!! A toi soit louange et gloire Éternelles... »
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