Photo tirée d'intenet

Rejetés et transformés en âmes de destruction massive!


Rejetés et transformés en âmes de destruction massive! Le contentieux de la jeunesse en général dans ce pays dont un peu plus de 60% de la population a moins de 20 ans, est lourd... Très lourd! Si les premières années post-Mobutu ont révélé, dans les régions de l'Est ravagées par la guerre, un nouveau phénomène, les enfants-soldats; plus tard, la misère sociale et l'érosion de l'autorité parentale, dans les grandes villes de la RD Congo, engendreront, juste au début des années 2000, un autre phénomène... «kuluna»! «Kuluna» serait la déformation du mot portugais, coluna (colonne), par les membres de la communauté kinoise de Luanda et de ses environs! En effet, le mode opératoire de ces jeunes délinquants opérant presqu' en colonne au départ entre Ngaba et Kalamu uniquement n'était pas sans rappeler la descente policière angolaise dans les milieux des Congolais en situation irrégulière... Et s'ensuivait aussitôt la débandade! Ainsi, face à la pluie de pierres et de bouteilles atterissant sur des terrasses et autres débits de boisson, la clientèle n'avait pas d'autre choix que la débandade! Ainsi, les téléphones, sacs à main et autres objets de valeur faisaient alors office de «butins de guerre» aux yeux des «kuluna»... Au fil des années, ils perfectionneront leur entreprise criminelle, tout en faisant de la machette leur arme de prédilection! Contrairement à ces enfants sans toit appelés, selon les époques, «moineaux», «phaseurs», «enfants de la rue» ou tout récemment «shégués», les «kuluna» ont bel et bien des domiciles fixes, vivant à la fois chez leurs parents et en communauté marginalisée particulièrement redoutable. De la simple extorsion, ces adolescents addictifs à la drogue sont sans état d'âme passés au meurtre... Après les artistes-musiciens qui se sont longtemps appuyés sur eux pour démontrer leur popularité, les hommes politiques ont recouru ces sept dernières années à leurs services... Groupe de pression, arme de dissuasion ou encore âmes de destruction massive? Toujours est-il que ces enfants naturels des années post-Mobutu représentent de plus en plus, aux yeux des leaders politiques de tous bords, une main d'oeuvre bon marché et disponible pour des expéditions punitives contre leurs adversaires... Pourtant, l'instrumentalisation politique d'une jeunesse déboussolée a débouché à la longue sur la formation des milices, auteurs des barbaries les plus effroyables de ces dernières années en Afrique noire. Au fond, la guerre de Brazzaville, sur la rive droite du fleuve Congo, justement marquée par l'affrontement entre Zoulous de Pascal Lissouba, Cobras de Denis Sassou Nguesso et Ninjas de Bernard Kolélas, n'a été rien d'autre que la manipulation d'une jeunesse longtemps abandonnée à elle-même à qui ces leaders politiques ont du coup fait miroiter le bonheur au bout... de la kalachnikov! Didi Mitovelli

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